Attijariwafa bank a réussi en 2016 à augmenter ses fonds propres de 15% grâce au deal «Wafa Assurance» avec SNI et à une remontée de dividendes de la part des filiales. La banque, qui revendique le réseau de distribution le plus dense d'Afrique, se prépare à une nouvelle vague d'expansion panafricaine, avec une montée en gamme sur ses marchés de prédilection. Attijariwafa bank compte aujourd'hui pas moins de 3.972 agences et revendique le réseau le plus dense en Afrique. Rien qu'en 2016, pas moins de 438 agences ont vu le jour, dont 383 au Maroc qui compte 3.194 agences. La banque revendique également le réseau le plus dense dans le Royaume. A côté de ce canal de distribution classique, la banque s'est lancée dans le digital, conformément aux annonces du management faites au premier semestre, avec le concept L'bankalik qui compte sur une identité visuelle distincte. 2016 a aussi été une année riche sur le plan régional pour le groupe marocain avec, comme fait majeur, la signature d'un accord portant sur l'acquisition de 100% de Barclays Bank Egypt. Un deal pas encore finalisé, mais dont les délais restent dans le domaine de l'acceptable pour le management de la banque. Attijariwafa bank a également procédé à la signature d'un protocole d'accord portant sur l'acquisition d'une participation majoritaire dans le capital de la Cogebanque au Rwanda. Le groupe bancaire a finalisé l'ouverture d'une filiale bancaire au Tchad prévue en 2017, tout en se lançant dans la gestion d'actifs en Afrique centrale avec une filiale dédiée, ASCA. Les filiales spécialisées s'agrandissent à leur tour, notamment Wafa Assurance qui a démarré ses activités en Côte d'Ivoire, et Wafacash qui a lancé Wafacash West Africa au Sénégal, alors que Wafacash Central Africa, qui devrait s'installer au Cameroun, a obtenu l'agrément nécessaire à son activité. A tout cela s'ajoutent les partenariats signés en marge des visites royales dans la région. L'année 2016 a été l'une des plus importantes dans la stratégie d'expansion du groupe. Mais, dans le domaine bancaire, qui dit expansion, dit exposition et couverture par les fonds propres. Pour les renforcer, Attijariwafa bank a dilué sa participation dans Wafa Assurance au profit de SNI avec un impact direct de 3,7 milliards de dirhams sur ses capitaux propres. Ces derniers atteignent désormais 47 Mds de dirhams, en hausse de 15% en une année. Parallèlement, le groupe a procédé cette année à une remontée exceptionnelle de dividendes de la part des filiales pour consolider davantage ses réserves. «Nous avons vidé les tuyaux», expliquait Ismail Douiri, DG de la banque, lors de la présentation des résultats du groupe. Désormais, le groupe semble bien armé, du moins financièrement, pour s'attaquer à de nouveaux marchés. Le management a mis en place une stratégie assez visible en la matière comme l'expliquait Mohamed El Kettani : «On vise les pays où l'on peut être dans le Top 3 en matière de parts de marché. Il n'est pas question de faire de la figuration et de planter des drapeaux». Des crédits, mais pas que... En 2016, Attijariwafa bank a dégagé un PNB consolidé en accroissement de 3,6%, tiré par la croissance du PNB de la banque de Détail à l'International ( 8,0%), des sociétés de financement spécialisées ( 3,8%) et l'assurance ( 2,5%). Globalement, la marge d'intérêt, qui représente 59% du PNB, croît de 1,9%, alors que la marge sur commissions et le résultat des activités de marché progressent respectivement de 9,4% et 9,0%. Ces chiffres montrent que l'activité de la banque est de plus en diversifiée, avec une plus grande contribution des filiales internationales aux revenus. Le défi actuel, qui devrait faire passer un nouveau cap à la banque, est de faire monter en gamme son offre à l'international, avec plus de produits générateurs de commissions. Les stratégies offensives de Wafa Assurance et Wafacash semblent s'inscrire dans ce cadre. ■ Par A. Hlimi
Insolante forme de la banque au Maroc En comptes sociaux, la banque a enregistré une hausse de 31,3% du PNB profitant de la progression de la marge d'intérêt ( 1,4%), de la marge sur commissions ( 10,2%) et de l'augmentation des divers autres produits bancaires, suite au versement de dividendes exceptionnels dans le but de renforcer les fonds propres de la banque et de lui assurer ainsi les moyens de son développement international. Parallèlement, Attijariwafa bank a enregistré une croissance modérée des charges d'exploitation ( 4%), alors que le coût du risque est en baisse à 0,5% en 2016, contre 0,7% en 2015. Le résultat net progresse ainsi de près de 90%, propulsé par les dividendes exceptionnels en provenance des filiales.