Récemment, les chauffeurs de taxis sont montés au créneau pour dénoncer l'activité des VTC qu'ils jugent d'illégale. Un avis que rejette Uber. Il y a quelques jours, les chauffeurs de taxi de Casablanca sont montés au créneau pour dénoncer l'activité de leurs nouveaux concurrents, les plateformes de transport urbain avec chauffeur. Arrivés sur le marché du transport urbain il y a plus d'une année, ces nouvelles plateformes commencent à grignoter des parts de marché, ce qui agace les transporteurs traditionnels qui dénoncent une concurrence déloyale. Selon leurs syndicats, ces plateformes opèrent dans l'illégalité, en l'absence de tout cadre réglementaire, contrairement aux chauffeurs de taxi qui, non seulement doivent détenir un agrément pour exercer, mais faire face également à d'autres modes de transport pour ne citer que le tramway et les bus. Contacté par nos soins, Chahi Miloud, un syndicaliste de l'UMT, nous a confié que ces entreprises travaillent sans autorisation, ce qui exaspère les chauffeurs de taxi. «Nous avons interpellé les autorités pour enquêter et mettre fin à cette activité illégale qui pénalise notre profession. Nous attendons la réponse de la Wilaya avant de décider de la démarche à entreprendre pour préserver nos intérêts», a-t-il précisé. En effet, la loi 16-99 relative aux transports par véhicules automobiles sur routes qui régit la profession, n'intègre pas cette nouvelle forme de transport. Un vide juridique qui profite à ces nouveaux arrivants, dont l'activité a considérablement évolué en une année. Pour avoir un ordre de grandeur, durant les 3 derniers mois, 15.000 utilisateurs ont contracté les services de la plateforme VTC Uber, principal acteur de ce nouveau marché. D'ailleurs, le géant américain Uber a été la principale cible des manifestations des chauffeurs de taxi. Pour Meriem Belqziz, Directeur général de la plateforme au Maroc, ce mouvement contre les VTC est incompréhensible, étant donné qu'environ 250 chauffeurs de petits taxis partenaires sont déjà inscrits sur la plateforme Uber. «Depuis plusieurs mois, nous travaillons avec des chauffeurs de petits taxis. C'est pour cela que je pense que les manifestations sont une action isolée de certains syndicats qui ne sont pas représentatifs de l'opinion générale des petits taxis à l'égard d'Uber», précise-t-elle. La plateforme reste ouverte aux professionnels du secteur qui souhaitent les rejoindre. Elle propose une offre privilégiée aux chauffeurs de taxis consistant au non-paiement de commissions (25% de commissions pour les autres chauffeurs), en plus de bonus supplémentaires. Quant aux dernières confrontations entre chauffeurs d'Uber et ceux des petits taxis, Meriem Belqziz précise que son entreprise suit de près la situation et confirme sa détermination à protéger ses partenaires chauffeurs (plusieurs centaines) de tout harcèlement. Pour cela, Uber appelle les autorités compétentes à mettre en place un cadre réglementaire pour organiser ce nouveau secteur de transport urbain qui émerge et qui est porté par un réel besoin du consommateur marocain. Des discussions avec les responsables de la Wilaya de Casablanca sont en cours pour parvenir à une solution à ce vide juridique qui entrave l'émergence de l'activité. «Nous agissons dans le cadre juridique en vigueur qui régit le transport touristique et les taxis ainsi que la loi sur l'autoentrepreneur. Beaucoup de pays où nous nous sommes installés ont fait évoluer leur cadre juridique pour permettre à l'activité d'Uber de se développer. C'est le cas du Kenya, du Nigéria et de l'Afrique du Sud», a tenu à préciser la Directrice générale d'Uber Maroc. En d'autres termes, la règlementation doit s'adapter à ces nouvelles activités qui répondent aux nouveaux modes de vie plus connectés. D'ailleurs, le principe même de Smart city, défi que Casablanca ambitionne de relever, suppose l'adoption d'un mode de transport qui incarne une mobilité intelligente, comme les VTC. Par L. Boumahrou Businessmodel des sociétés technologiques de type Uber