Ce jeudi 8 septembre s'ouvrent à Casablanca les travaux du deuxième Meeting sur l'information financière. Le thème choisi cette année par les organisateurs, à savoir Finances News, Maroclear et la Bourse de Casablanca, est celui de la dématérialisation et de la digitalisation du marché financier. Cette thématique est imposée par l'actualité financière du moment, aussi bien au Maroc que dans le reste du monde. Du chemin a certes été parcouru mais beaucoup reste à faire et les aspirations des précurseurs et des leaders en la matière montrent que ce chantier marque l'entrée de l'humanité dans une nouvelle ère. Une ère où le luxe d'être servi à domicile par son banquier devient la norme. Une ère où le «less is more» (c'est-à-dire le minimalisme extrême, la sobriété des services, l'accès facile, en temps réel et en toute sécurité à des informations complexes) devient la norme. Une norme digitale qui risque de laisser les plus sceptiques sur le carreau si, par malheur, ils se décident de sous-estimer l'importance de la transformation digitale dans leur stratégie. En l'espace d'une journée, différents professionnels du secteur, marocains et étrangers, débattront de ce sujet pour offrir aux participants une palette de suggestions, d'outils et de réflexion sur leur avenir dans la planète digitale. Une problématique mouvante J'y vais, j'y vais pas ? Pendant quelques années, la réflexion digitale dans le secteur financier se résumait à cette question. Depuis, la question a évolué en «Comment j'y vais?». Aujourd'hui, la question qui se pose est «Comment m'assurer de bien y rester»? Dix ans seulement ont été nécessaires pour faire évoluer les mentalités vers cette doctrine selon laquelle l'avenir ne peut se construire qu'à travers une stratégie digitale durable et évolutive. Résultat, les innovations fusent de partout : services bancaires classiques d'abord, puis monétique, assurances, gestion d'actifs, Bourses, régulateurs et autres services annexes (généralement du BtoB, comme les dépositaires centraux aujourd'hui à la pointe de la technologie). Chacun y va désormais de sa propre stratégie digitale, rivalisant d'innovations pour rester à la pointe. Cette manifestation permettra donc, entre autres, de confronter ces idées pour déceler des possibilités d'améliorer l'impact de la dématérialisation sur le marché financier. Ces impacts, nous les connaissons, du moins en amont : baisse des coûts, réduction des délais de traitement, des marges d'erreurs plus faibles grâce à une moindre intervention humaine dans les process et une plus grande sécurité dans le traitement et le stockage des données. Mais comment y parvenir rapidement ? De nouveaux entrants avec l'expérience client au cœur de la stratégie Les Fintechs, ces start-up spécialisées, généralement de petites structures, dites agiles, se sont attaquées frontalement à l'industrie financière. Elles n'ont pas le souci d'améliorer ou de sécuriser leurs process. Leur objectif principal est de récolter le plus de données possibles sur les utilisateurs des services financiers pour leur offrir des produits adaptés, avec une expérience d'utilisation agréable et faiblement coûteuse. La réglementation marocaine évolue lentement mais sûrement pour pouvoir accueillir ce type de structures. Que feront les entités traditionnelles pour les contrer, comment se réalisera la transition, quel regard portent les différents régulateurs (Bank Al-Maghrib, AMMC, ACAPS) sur ces innovations technologiques ? Nous n'oublierons pas de poser ces questions aux concernés lors du meeting. Quoi qu'il en soit, les marchés financiers sont en passe de vivre une profonde transformation, sous l'impulsion de nouveaux paradigmes et de la dynamique enclenchée par ces Fintechs et les géants du Web. Ceux-ci occupent les avant-postes de cette bataille, à la faveur de la déréglementation, des innovations technologiques et de l'évolution des usages. Le secteur financier n'a qu'à bien se tenir face à l'arrivée d'acteurs technologiques susceptibles d'engendrer de nouveaux besoins chez le consommateur.