* Renouvellement de l'accord de pêche pour une période de trois ans. * Les échanges entre les deux pays ont atteint 1,5 milliard de dollars. Qualifiée de capitale, la visite qu'a effectuée au Maroc le président russe Vladimir Poutine aura tenu toutes ses promesses. Nombreux sont les observateurs qui estiment que cette rencontre au sommet constitue un tournant dans la coopération entre Rabat et Moscou. Au-delà des simples intérêts conjoncturels, les concertations des uns et des autres ouvrent d'emblée de nouvelles perspectives pour le développement des relations entre les deux pays. Il faut dire que les deux parties n'ont nullement lésiné sur la mise en uvre de moyens nouveaux à même de donner un nouveau souffle aux échanges commerciaux russo-marocains. Plusieurs accords de coopération ont été signés dans les secteurs de la pêche maritime, du tourisme, de la Justice et dans les domaines culturel, scientifique, du sport, de la santé et des banques. Et pour relayer cette démarche, des opérateurs économiques marocains et russes ont envisagé la création d'un Conseil d'affaires mixte. Une structure visant à renforcer la coopération économique et les échanges commerciaux entre les deux pays. Il va sans dire que la coopération halieutique a retenu l'attention des observateurs, surtout que dans ce domaine particulier, les deux parties ont privilégié une démarche autrement plus novatrice. Concernant l'accord de coopération en matière de pêches maritimes, conclu pour une période de trois ans, il sera mis en application provisoire à partir du 15 octobre 2006, correspondant à la date d'expiration de l'accord actuel, 12 navires russes seront autorisés à pêcher dans les eaux marocaines, plus précisément au sud de Boujdour. Les espèces autorisées sont les sardines, sardinelles, maquereaux, chinchards et anchois. Le quota de captures est fixé à 12.000 T de petits pélagiques pour la première année, une répartition qui sera révisée automatiquement pour être en conformité avec la structure des captures qui sera appliquée aux navires opérant dans le cadre du plan de gestion des petits pélagiques de l'Atlantique Sud. La partie russe est tenue d'accueillir, à bord des navires de pêche russes autorisés à opérer dans la zone de pêche atlantique marocaine, des observateurs scientifiques marocains, et d'embarquer des marins marocains en les employant à bord des navires de pêche russes selon les conditions convenues entre les deux parties. Un partenariat halieutique est envisagé pour les société mixtes prévoyant l'exploitation et la valorisation de 80.000 tonnes dans la zone Sud. Le Maroc va recevoir à cet égard, en plus des droits de licence, une contrepartie financière annuelle de 17,5% de la valeur totale des produits finis. Le Maroc est l'un des principaux partenaires de la Russie en Afrique. Depuis 2002, lorsque SM Mohammed VI avait effectué une visite en Russie, les échanges commerciaux entre les deux pays ont été multipliés par trois, atteignant près de 1,5 milliard de dollars en 2005. Cependant, la Russie a été détrônée au premier semestre 2006 de sa place de premier fournisseur de pétrole du Royaume par l'Arabie Saoudite et l'Iran. Moscou a exporté pour 216 millions d'euros contre 423 millions d'euros pour la même période en 2005, soit une chute de moitié. Le pétrole brut occupe de très loin le premier poste des importations marocaines à partir de la Russie, suivi du fer et de l'acier. En échange, le Maroc exporte des agrumes, de la farine de poisson et des légumes frais. Lors du premier semestre 2006, les échanges commerciaux avec la Russie se sont élevés à 407 millions d'euros, alors que les exportations marocaines vers la Russie n'ont atteint que 65 millions d'euros, selon les chiffres de l'Office des changes. Selon Ulf Janson, directeur général adjoint de la Samir, cette chute s'explique par le fait que Rabat a conclu des contrats annuels avec l'Arabie Saoudite et l'Iran, alors qu'avec la Russie, il s'agit d'achats au coup par coup. Malgré le développement du volume des échanges commerciaux, cette tendance est appelée, aux yeux des experts des deux pays, à connaître une croissance soutenue en cas d'ouverture des marchés des deux parties devant leurs matières premières et leurs produits industriels et agricoles. Dans le but de renforcer la coopération bilatérale, les responsables des deux pays ne cessent de déployer des efforts en vue de consolider davantage la coopération pour englober les secteurs du tourisme, de la recherche scientifique, de la formation, des pêches maritimes, du transport et des nouvelles technologies. L'investissement revêt un intérêt particulier pour les dirigeants des deux pays avec la récente signature d'une convention sur la non-double imposition et l'encouragement des investissements.