Les attentats de Tunis, d'Ankara et de Paris ont entraîné une sorte d'amalgame entre terrorisme et Islam dont pâtissent plusieurs pays, y compris le Maroc. Le programme sectoriel Vision 2020 ambitionne d'accueillir 20 millions de touristes à l'horizon 2020 et de hisser le Maroc au 20ème rang des destinations mondiales. Des objectifs, au demeurant, prétentieux pour une économie comme la nôtre. Les chiffres de 2015 ne sont pas reluisants. Sur le plan international, le secteur du tourisme a enregistré de bonnes performances en 2015. Et même pour l'exercice en cours, l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoit un accroissement de 4% des arrivées de touristes internationaux. Le Maroc doit-il se frotter les mains ? Pas vraiment. Les régions où l'on attend le plus de croissance sont l'Asie-Pacifique (4 à 5%) et les Amériques (4 à 5%), suivies de l'Europe (3,5 à 4,5%). En ce qui concerne le continent africain, les projections sont de 2% à 5%. Au Maroc, même en 2015, la hausse sur le plan international n'a pas profité au tourisme national. Il ressort des statistiques de l'ONMT que le Royaume a reçu 10,25 millions de touristes en 2015 contre 10,30 millions en 2014, soit une légère baisse de 0,2%. Cette quasi-stabilisation est due en partie à la performance de 7% affichée par les arrivées MRE. Aussi, il semble que les Français, les Italiens et les Belges ont boudé le marché marocain. Les baisses sont respectivement de 5%, 5% et 2%. En revanche, le nombre de touristes allemands a augmenté de 8% et celui des touristes britanniques de 6%. Par rapport à la vision 2020, les chiffres ambitieux dévoilés au départ par les professionnels et les pouvoirs publics sont loin d'être acquis. A rappeler que le programme sectoriel ambitionne d'accueillir 20 millions de touristes à l'horizon 2020 et de hisser le Maroc au 20ème rang des destinations mondiales. Des objectifs au demeurant prétentieux pour une économie où le taux de croissance n'est pas linéaire et reste inférieur à 7% pour insuffler une vraie dynamique à l'ensemble des secteurs. Un tourisme qui fluctue au gré des aléas politiques. Ce qui enfonce davantage le clou. Dans une récente étude, les analystes du Centre marocain de conjoncture annonçaient que les attentats de Tunis, d'Ankara et de Paris ont entraîné une sorte d'association entre terrorisme et Islam dont ont pâti plusieurs pays, y compris le Maroc. «La destination Maroc a pâti d'une certaine méfiance des touristes qui lui ont préféré des destinations considérées plus «sûres», comme les pays européens ou encore l'Asie», annoncent les conjoncturistes. Depuis 2011 et les «printemps arabes», c'est plus l'Europe du Sud qui connaît un franc succès chez les tours-opérateurs français. Un effritement de parts de marché si l'on prend en considération que la France est le premier client pour le Maroc. En effet, selon le baromètre annuel du Syndicat des entreprises du tour-operating Seto, l'exercice 2014-2015 a été largement marqué par un engouement de la clientèle française pour les destinations-phares de l'Europe du Sud, au détriment des destinations historiques du Maghreb et du Moyen-Orient. L'Espagne, Canaries et Baléares inclus, est la première destination en vente de forfaits hors France, suivie par la Grèce et ses îles (8,9%). La Tunisie (-51,6%), la Turquie (-38,8%) et le Maroc (-30,3%), sur les forfaits, sont les grands perdants de l'exercice 2014-2015. L'Indonésie n'est pas en reste et a également souffert de la défiance pour les destinations dans les pays musulmans. Un sondage réalisé au mois d'octobre dernier fait état d'une proportion de 75% de touristes britanniques qui déclarent éviter des pays musulmans comme le Maroc, depuis l'attaque de Sousse de juin 2015 en Tunisie. 2016, l'optimisme n'est-il pas surdimensionné ? Le Maroc est logé à la même enseigne : il subit de plein fouet les conséquences d'une évolution géopolitique qui a peu desservi son image, notamment chez les vacanciers français, rappelés à la vigilance par le Quai d'Orsay. Cette conjoncture maussade ne dissuade pas pour autant Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, de placer la barre un peu plus haut. Ses prévisions tablent sur une croissance de 3% des arrivées de touristes en 2016. Dans sa besace, on y trouve des plans de fidélisation des marchés traditionnels et d'autres en faveur des relais de croissance, tels que la Russie, la Pologne et la Scandinavie. Est-ce pour autant suffisant ? Tout laisse penser que le Maroc envie la Turquie pour ses réalisations dans le secteur du tourisme. D'ailleurs, il ne cache pas son souhait d'emprunter à la Turquie, 6ème pays au monde en termes de nombre de touristes et douzième au niveau des recettes, son modèle. Que de chemin à parcourir ! Parce qu'outre son positionnement géographique et sa richesse historique et culturelle favorable, le secteur touristique turc peut compter sur un personnel qualifié et expérimenté et sur un vaste chantier d'infrastructures initié par l'Etat dans deux régions, le Belek (sud) et Marmara où se niche notamment Istanbul. Et pour couronner le tout, une gamme très variée d'hôtels de différentes gammes est proposée afin d'attirer le maximum de visiteurs En bref Lahcen Haddad tient une réunion de travail avec une délégation de la République de Guinée Lahcen Haddad, ministre du Tourisme et Tierno Osmane Diallo, ministre d'Etat guinéen de l'Hôtellerie, du Tourisme et de l'Artisanat, ont étudié, mardi 16 février 2016, lors d'une réunion de travail à Rabat les actions de renforcement de la coopération touristique entre le Royaume du Maroc et la République de Guinée. Cette rencontre a été l'occasion d'établir le bilan des actions de coopération réalisées dans le cadre du programme d'application en matière de tourisme pour la période 2014-2017 signé en marge de la tournée africaine du Souverain en 2014. Les actions réalisées dans le cadre de ce partenariat sont : Formation d'étudiants guinéens et perfectionnement des formateurs dans le domaine du tourisme; Echange d'expériences en matière de gestion d'établissements touristiques et hôteliers et d'ingénierie dans le domaine de la formation initiale (assistance technique à la mise en place d'un schéma directeur pour l'élaboration des référentiels de compétences et cursus de formation); Echange d'expertise dans les domaines de la réglementation, de la formulation des produits touristiques, de l'identification et la valorisation des sites et de la promotion ...