La moyenne des températures maximales dépasse le niveau normal en cette période de l'année. L'absence de pluies, si elle perdure, risque d'impacter les cultures. Les exploitants gardent toutefois espoir. Après un début très prometteur de la campagne agricole, avec des pluies bien réparties dans l'espace et dans le temps, des inquiétudes commencent à s'installer dans le monde rural. Et pour cause, l'absence de précipitations ces deux dernières semaines et, surtout, la vague de chaleur exceptionnelle qui souffle sur tout le territoire national. En effet, selon la météorologie nationale, la moyenne des températures maximales dépasse les 25°, alors qu'en pareille période, elle est limitée à 18%. «C'est un temps quasi estival qu'il fait actuellement. Pour le moment, la situation n'est pas alarmante, surtout dans les périmètres irrigués où le stock en eau des barrages est satisfaisant et donne une bonne visibilité pour les exploitants; mais dans les zones bour, il y a un risque d'impact négatif si ces conditions météorologiques perdurent», explique Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture (Comader). En effet, novembre est connu comme le mois le plus humide de l'année. Dans certaines régions, il assure plus de 30% du cumul pluviométrique national. Les précipitations aident à faire germer les semis et aussi à conserver la fraîcheur des sols. «La chaleur actuelle favorise la vaporisation et endurcit les sols. Le travail de la terre devient ainsi difficile, et la poussée des plantes en est perturbée», souligne Abderrahim Mouhajir, ingénieur agronome. L'inquiétude chez les fellalhs devient plus vive puisque la météorologie nationale prévoit un ciel dégagé, au moins pour une semaine. Les exploitants marocains gardent toutefois bon espoir. Ils profitent de ce temps calme pour poursuivre les opérations agricoles, notamment d'emblavement des terres et de semis. «Généralement, nous ne disposons que de quelques jours pour assurer le travail de la terre, et la rareté des pluies perturbe ces opérations. Actuellement, le temps est largement suffisant et, pratiquement, les agriculteurs ne sont pas en retard par rapport au calendrier agricole», explique Redouane Haddaj, exploitant de la région de Benslimane. Cette situation a engendré un apaisement sur la demande du matériel agricole, notamment les tracteurs. Avec la pression sur ces engins, les prix augmentent sensiblement. J'ai remarqué cette année que la demande de tracteurs est quasi stable. Les prix sont situés entre 150 DH par hectare, en zone bour, et 300 DH en zone irriguée. Dans les périodes à fortes précipitations, il y a une flambée des prix. Les exploitants profitent du moindre dégagement du ciel pour lancer les travaux. En effet, la saison agricole se joue du début jusqu'à la fin de l'année. Le moindre détail peut faire la différence. Il est prévu plus de 5,5 millions d'hectares à emblaver. Plus le travail des terres est précoce, plus le rendement est au rendez-vous. Par ailleurs, il faut noter que la campagne 2015-2016 bénéficie d'un fort soutien de la part du département de tutelle, en favorisant les disponibilités en intrants. Plus de 1,5 million de quintaux de semences certifiées sont mises sur le marché, et un million de quintaux d'engrais. Le programme de subventions en matière d'équipement a été facilité pour encourager les fellahs à se doter de nouveaux matériels. Le Crédit Agricole du Maroc propose des offres très intéressantes et parfaitement adaptées aux agriculteurs. Outre un taux d'intérêt très compétitif ne dépassant pas 5% pour le financement de l'exploitation et 5,5% pour le financement de l'équipement, des années de différé sont également prévues selon le type de projet. Barrage : Un taux de remplissage de 67,5% Les pluies du mois d'octobre ont eu un effet favorable sur les réserves en eau des barrages. Le volume des retenues a atteint, au 9 novembre, 10,49 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 67,5%, contre 52,9% au cours de la même période de l'année dernière. A part le barrage Al Wahda, dont le taux de remplissage est quasi similaire à celui de l'année dernière (46,7%), tous les grands barrages affichent un niveau qui frôle les 80%. C'est le cas des barrages Al Massira et Bin El Ouidane, avec plus de 78% chacun.