Les prévisions de Bank Al-Maghrib augurent d'une économie florissante en 2015. La liquidité monétaire s'améliore, les crédits bancaires devraient progresser de 5% cette année. Ce qui n'empêche pas le gouverneur de la Banque centrale de tirer la sonnette d'alarme sur la hausse des créances en souffrance.  Le premier Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) de l'année 2015, qui s'est tenu mardi dernier dans la capitale administrative, ne sonnera visiblement pas le glas d'un profond changement de la politique monétaire du pays. En effet, le taux directeur, qui se situe pour l'heure à 2,5%, n'a subi aucun changement. A en croire Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale, le conseil qu'il préside s'est particulièrement penché sur l'évolution de l'environnement international, dont l'économie nationale reste fortement tributaire. En cela, la zone Euro connaît un léger frémissement, avec un taux de croissance en dessous de 1%, au quatrième trimestre 2014 (0,9%), même si la Banque centrale européenne (BCE) table sur un taux de croissance de 1,5%. Aux USA, l'activité économique reste particulièrement dynamique, comme en témoigne le faible niveau du taux de chômage (5,5% en février 2015), et les prévisions de la FED qui tablent sur une croissance comprise entre 2,3 et 2,7% pour cette année. Cela dit, la bonne nouvelle pour l'économie nationale est qu'au regard des prévisions de croissance et d'inflation des principaux pays partenaires, combinées aux prévisions des prix des produits énergétiques, les risques d'inflation d'origine externe sont inexistants.  Bonne dynamique de l'économie nationale Hormis le taux de chômage (9,9% en 2014), source d'inquiétude, les projections de l'autorité monétaire concernant les autres indicateurs macroéconomiques vireront pratiquement tous au vert en 2015. Les hommes de Jouahri tablent sur un taux de croissance de 5% cette année, contre 2,5% en 2014. La bonne campagne agricole qui se profile, conjuguée à la bonne tenue des activités non-agricoles y contribuera fortement. Les réserves internationales du pays devraient grimper à 6 mois d'importation en 2015, contre 5 mois et 13 jours en 2014. Cette évolution est à relier à l'amélioration continue du déficit commercial. A ce niveau, il y a lieu de souligner que les importations ont reculé de 15,2% à février 2015. Pour leur part, les exportations ont progressé de 8,2%. Compte tenu de plusieurs facteurs favorables, le déficit du compte courant devrait se situer autour de 4% du PIB, cette année, contre 5,9% un an auparavant. Outre ces chiffres, le gouverneur de la Banque centrale reste particulièrement optimiste quant au trend baissier du déficit budgétaire, au regard des réformes menées. Par ailleurs, le motif de satisfecit de l'autorité monétaire peut légitimement provenir de l'inflation qui sera contenue dans des proportions jugées raisonnables en 2015 (1,5% contre 0,4% en 2014). L'autre projection qui est de bon augure pour l'activité, est la progression du crédit bancaire qui devrait connaître une croissance de 5% en 2015, contre 4,3% l'année dernière. Dans la même foulée, la dernière baisse du taux directeur à 2,5% a généré un repli du taux interbancaire de 21 points de base, au cours des deux premiers mois de cette année.  Au-delà de ces précisions, Abdellatif Jouahri a tiré la sonnette d'alarme sur la hausse des créances en souffrance qui ont progressé de 6,9%, lors des deux premiers mois de 2015, contre 5,9% un an auparavant. Dans un autre registre, il est important de souligner que BAM, à travers le Fonds de soutien à la PME, a déjà octroyé près de 600 MDH aux entreprises. Au chapitre de la liquidité monétaire, le patron de la Banque centrale a tenu à faire remarquer que la sous-liquidité du marché monétaire s'est particulièrement améliorée. Cette performance découle, en partie, de l'amélioration des réserves de change, avec l'effet de levier de la contribution libératoire. Actuellement, BAM intervient à hauteur de 40 Mds de DH, par semaine, contre 70 Mds de DH pendant les périodes de sous-liquidité aigues. Â