Le Maroc serait amené à satisfaire ses besoins en important 30 millions de quintaux, essentiellement du blé tendre destiné à produire de la farine. L'abondance de l'offre à l'international et le gonflement des stocks ont tiré les prix vers le bas. 50% des produits importés proviennent de la France dans le cadre de l'accord d'association liant le Royaume et l'Union européenne. Avec une campagne agricole assez moyenne qui a enregistré une récolte de 67 millions de tonnes, le Maroc devrait assurer une bonne partie de ses besoins céréaliers de l‘étranger. La production nationale des céréales s'est caractérisée par une forte variabilité ces dernières années, due essentiellement à la dépendance des conditions climatiques. Le Royaume devrait bénéficier de conditions favorables notamment une abondance de l'offre au niveau du marché mondial grâce à des récoltes conséquentes et un gonflement des stocks qui vont tirer les prix vers le bas et limiter leur volatilité. Selon les estimations de l'Organisation mondiale de l'agriculture (FAO), la production mondiale de céréales en 2014 devrait atteindre 2,5 milliards de tonnes. La production de blé devrait enregistrer un nouveau record, avec 718,5 millions de tonnes, et celle de céréales secondaires devrait se maintenir à un niveau pratiquement identique à celui de l'année dernière (1,31 milliard de tonnes). «Cette année, cette abondance de l'offre a déjà entraîné un recul marqué des prix de toutes les céréales sur les marchés internationaux, à l'exception du riz qui reste très peu consommé au Maroc comparativement avec le blé. Néanmoins, cette baisse ne devrait pas stimuler le commerce, car les grands pays importateurs de céréales (Maroc, Algérie, Egypte et Iran) disposent eux aussi de stocks généreux, ce qui pourrait entraîner une contraction de la demande d'importations qui se traduirait par un recul de 5% des échanges de céréales, les ramenant à 337 millions de tonnes en 2014/15», précise la FAO. Les prix pratiqués à l'international au cours de l'année 2014 du blé ont oscillé entre 203 dollars la tonne et 307 dollars soit une moyenne de 264 dollars alors que celle enregistrée en 2013 frôlait les 300 dollars. Les spécialistes estiment que ce niveau des prix sera revu à la baisse en 2015, surtout, au cours du 1er semestre. La moyenne des importations de blé du Maroc tourne autour de 30 millions de quintaux. Pour la saison 2014/2015, elle devrait dépasser ce niveau de quelques millions de quintaux. La valeur de ces importations est estimée à 800 millions de dollars soit près de 7 milliards de DH. Blé locale vs blé d'origine étrangère Le blé français qui représente près de 50% des importations du Maroc présente des offres très favorables puisque la production française s'est soldée par des niveaux importants. Du côté des professionnels, des négociants et des importateurs de céréales, même si le marché mondial présente une certaine abondance, il faut toutefois gérer intelligemment ces importations en matière de délais, de prix, de qualité et de disponibilité. Les importations céréalières du Maroc sont destinées essentiellement aux minotiers et aux provendiers. Les premiers cherchent toujours un blé d'une certaine qualité. La récolte du blé tendre au Maroc n'a pas dépassé les 37 millions de quintaux contre 51 millions une année auparavant. La collecte prévisionnelle devrait atteindre les 21 millions de quintaux. Chaque année, l'Etat met en place des incitations afin de permettre une bonne collecte de la production nationale en blé tendre. Les écrasements de la minoterie industrielle s'élèvent au titre de la campagne 2013/2014 à 48,2 millions de qx, dont 45% d'origine nationale. «Le travail d'un meunier est intimement lié à celui des produits utilisés. Le blé en est le principal composant pour la fabrication de la farine. Dans le marché national ou international, il existe différentes variétés dont le rendement ne répond pas totalement aux besoins des moulins», explique-t-on auprès de la Fédération nationale de la minoterie (ANM). Le Maroc est un grand importateur de céréales notamment du blé tendre. Le blé local ne correspond pas aux spécificités requises par les minotiers pour produire de la farine boulangère. Les produits importés proviennent de différents pays notamment la France et les Etats-Unis avec lesquels le Royaume dispose déjà d'un accord de partenariat. Chaque variété de blé a ses propres spécificités. Des critères déterminants au niveau de la teneur des produits en matière de protéine, d'oligo-éléments, d'amidon ou autres. Le type de besoin est aussi un facteur majeur. La farine destinée à la boulangerie est différente de celle réservée à la viennoiserie ou la pâtisserie. Selon les conditions du marché et les disponibilités des produits, un meunier peut utiliser une seule ou plusieurs variétés de blé. Un blé qualifié de bon est celui qui a une forte capacité boulangère permettant à la farine produite une bonne absorption de l'eau et par conséquent obtenir beaucoup de pièces de pain par rapport à la normale. Les boulangers sont très regardants sur ce facteur car il leur permet de bonnes conditions d'exploitation et un rapport coût/rendement très favorable. Selon les professionnels du secteur le blé marocain n'a pas la force boulangère requise comparativement avec le blé d'autres origines comme les Etats-Unis, le Canada ou la France.