Ivan Vejvoda, vice-président du German Marshall Fund of the United States Finances News Hebdo : Quel est l'objet de ces rencontres de haut niveau ? Ivan Vejvoda : Il s'agit de la troisième conférence des dialogues atlantiques et le fait que cette édition se déroule au Maroc qui est un pays à vocation atlantique, méditerranéenne et africaine en dit long. Il s'agit de réunir des Américains, Latinos américains, Africains et Européens pour discuter de questions fondamentales qui concernent l'ensemble du bassin atlantique, que ce soit le commerce, les problèmes de sécurité, la question du changement climatique ou encore celle du crime organisé. Durant ces trois jours de conférence, nous aurons des réponses à ces défis globaux émanant d'un grand nombre d'hommes politiques, d'ONG, d'experts et de journalistes venus des deux rives du bassin atlantique. On voit que c'est une plateforme unique que nous avons ici à Marrakech. Il n'y a pas d'autres conférences de ce genre et avec un contenu semblable dans le monde. Je pense que c'est une initiative très originale et tous ceux qui y participent viennent ici justement parce qu'ils y trouvent un cadre unique, que ce soit au niveau du nombre des intervenants, de la qualité des débats qui présentent vraiment une possibilité pour réfléchir et ensuite bien sûr pour trouver des réponses pratiques aux défis auxquels nous sommes tous confrontés. F.N.H. : L'insécurité sous toutes ses formes semble dominer les débats. Qu'en pensez-vous ? I. V. : Il est vrai que le virus d'Ebola tient une place importante dans les discussions, puisque c'est un défi global et que le monde cherche une réponse concertée pour le combattre. Il y a aussi le problème du réchauffement climatique et celui du crime organisé globalisé, notamment le trafic de cocaïne qui impacte le monde entier et qui constitue une vraie menace. Tous les participants s'attèlent à chercher des moyens de répondre à ces défis comme le montrent les différents panels organisés durant ces trois jours. F. N. H. : Les précédentes éditions ont-elles débouché sur des résultats tangibles ? I. V. : Il y a plusieurs niveaux de résultats et d'impact. D'abord une série de réseaux s'est créée. Des gens qui se sont rencontrés pour la première fois lors des deux premières éditions des dialogues atlantiques et qui ne se sont jamais parlés ; par exemple l'Afrique et l'Amérique latine. Le fait que ces réseaux et ces contacts personnels se soient établis donne des premiers éléments de réponse à la question des résultats. Des experts confrontés aux défis cités plus haut peuvent se retrouver ensemble dans des groupes de réflexion et impacter la gouvernance au niveau global. Bien sur rien ne peut être résolu pendant 2 journées. Mais le fait de se retrouver ici à Marrakech avec autant de personnes est déjà en soi une victoire importante.