Bilan économique, prévisions (croissance, déficit budgétaire), méthodologie, principales orientations et axes prioritaires, tels ont été les principaux sujets qui ont ponctué l'intervention du ministre de l'Economie et des Finances lors de la rencontre avec la presse pour expliquer le dédale du PLF 2015. Le ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd, s'emploie inlassablement à expliquer les principales orientations du PLF 2015 qui, comme chacun le sait, constituent un paramètre clef à cette période de l'année. Après le parlement, l'argentier du Royaume s'est récemment prêté à l'exercice de présenter les principales mesures de ce document à la presse nationale convoquée pour la circonstance à Rabat. Entouré de son état-major, y compris Driss El Azami en charge du budget, Boussaïd a dans un premier temps exposé l'approche méthodologique qui présidera au budget de 2015. Ainsi, le PLF 2015 s'appuie sur la Loi de Finances de l'année dernière, tout en tenant compte de la conjoncture nationale et internationale. Ce qui écarte toute surenchère sur les velléités de rupture qu'il recélerait. L'autre information importante révélée au cours de cette rencontre avec la presse est que le budget de 2015 sera le dernier ficelé en fonction de la loi organique des finances (LOF) de 1998 en raison de la survenance de la nouvelle LOF. Au chapitre des principales orientations, l'argentier du Royaume a pour le moins été explicite : «Le budget de 2015 n'est pas échafaudé sur fond d'austérité. Certains programmes économiques seront accélérés et ceux relevant du domaine social poursuivis». Et d'ajouter que «52% du budget de l'année prochaine seront consacrés au social, avec 42 Mds de DH dédiés à l'éducation nationale et 13 Mds de DH à la santé». A en croire le ministre, le budget de 2015 s'articule autour de trois piliers: l'accélération de la croissance, l'assainissement des finances publiques et le renforcement de la cohésion sociale. Il a aussi assuré qu'il n'y aura ni de nouvelles taxes ni de nouveaux impôts pour l'année prochaine. Cela dit, ce genre d'exercice avec la presse débouche toujours sur la mise en relief des bons indicateurs de l'économie nationale. Amélioration de certains indicateurs macroéconomiques Dans le registre des performances économiques, le ministre de l'Economie et des Finances s'est réjouit de la baisse de la pression fiscale qui serait passée de 27% en 2008 à 22% en 2013. A cela s'ajoute la réforme des produits subventionnés qui a permis à l'Etat de dégager une marge budgétaire supplémentaire drainée vers l'investissement et les programmes sociaux afin d'améliorer les conditions de vie des Marocains. Toujours selon le ministre de l'Economie et des Finances, le déficit budgétaire qui était de 7% en 2012 devrait se situer à 4,9% en 2014. Ce qui serait un réel progrès en matière d'assainissement des finances publiques. Concernant le commerce extérieur, le déficit commercial devrait s'alléger de 5,1% en 2014 en raison de la vigueur affichée par les métiers mondiaux du Maroc qui représentent près de 38% des exportations nationales. Dans ce même registre, les réserves en devises se sont aussi améliorées pour représenter près de 5 mois d'importation. Ces quelques chiffres annoncés témoignent clairement du dynamisme de l'économie nationale même s'il y a tout même lieu de rappeler que la croissance risque de tourner autour de 2,5% à la fin de cette année. Ce qui est nettement en deçà des prévisions du gouvernement annoncées l'année dernière. De plus, d'après le professeur Najib Akesbi, contrairement à ce que prévoit le gouvernement, il sera extrêmement ardu d'obtenir un déficit budgétaire inférieur à 5% du PIB cette année (voir entretien). Toutefois, l'autre bonne nouvelle d'après l'Exécutif est qu'on assiste à une atténuation de la volatilité de la croissance au Maroc grâce à la diversification de la structure productive, jadis essentiellement articulée autour de l'agriculture tributaire des aléas climatiques. Concernant l'environnement des affaires et la compétitivité à l'échelle mondiale, le Royaume a aussi réalisé des progrès comme en témoigne le dernier rapport Doing business (2ème meilleure performance dans la région MENA). Après avoir rappelé les résultats de l'économie nationale, l'argentier du Royaume a mis en évidence les chiffres et les mesures clefs du PLF 2015. Prévisions et mesures d'ordre économique Le PLF 2015 table sur un taux de croissance de 4,4% en 2015 et un déficit budgétaire de 4,3% du PIB. Toutefois, seul le temps permettra de savoir si ces prévisions sont réalistes ou non. En 2015, il est prévu la création de 22.500 emplois. Mais la véritable question est celle de la création d'emploi nette qui ne tient pas compte des remplacements des départs à la retraite. L'investissement public (Etat, établissements publics, collectivités locales) devrait progresser en 2015 pour se situer à 189 Mds de DH contre 180 Mds de DH l'année dernière. Au-delà des prévisions et des chiffres, les autres points importants aux yeux de Boussaïd sont les mesures prises pour favoriser l'emploi des jeunes et faciliter l'expansion du tissu industriel. Par exemple, concernant les jeunes, l'Etat prendra en charge les contributions patronales et salariales au titre de l'AMO pendant la période de stage. Comme mesure incitative à la création d'emploi, il subsiste entre autres, une exonération pendant 24 mois du salaire mensuel brut plafonné à 10.000 DH versé par une entreprise (dans la limite de cinq salariés). Dans la même foulée, le budget consacre 250 MDH pour l'indemnisation en cas de perte d'emploi. Dans l'optique de promouvoir l'industrie et les PME, le fonds de développement industriel sera doté de 3 Mds de DH et les programmes Moussanada et Imtiaz seront pourvus de 400 MDH.