* L'aquaculture au Maroc demeure une branche sous- exploitée. Son développement limité ne reflète nullement les potentialités existantes. * Parmi les contraintes de développement les plus citées : l'absence d'aménagement du littoral pour les zones potentielles d'exploitation. Une étude émanant de la Direction des Etudes et des prévisions financières a dressé un état des lieux pour la branche de l'aquaculture au Maroc. Les données de cette étude montrent en effet qu'actuellement «la production aquacole marocaine est de l'ordre de 1.500 t, dont 1.000 t de loups et de daurades sont réalisées par la société Marost et 250 t d'huîtres par les parcs ostréicoles de Oualidia». Il faut remarquer que l'Institut National de la Recherche Halieutique (INRH) a largement contribué à la collecte des données concernant cette branche du secteur de la pêche qui demeure sous-exploitée. L'INRH note en effet qu'au Maroc, «sur une vingtaine de projets déclarés, aucun n'a réussi à devenir complètement opérationnel. Cette situation démontre qu'il n'existe pas encore au Maroc un véritable secteur aquacole». Autrement dit, il n'y a ni stratégie ni plan d'action spécifique pour créer une branche solide. Certes, les contraintes techniques et les risques sanitaires de l'aquaculture sont difficilement surmontables dans le contexte marocain. A cela s'ajoute la complexité du statut foncier et l'absence de plans d'aménagement du littoral qui fait que les zones potentielles d'exploitation aquacole sont souvent objet de concurrence avec le secteur touristique. Ceci est d'autant plus évident que les élevages aquacoles nécessitent des investissements importants auxquels la plupart des professionnels du secteur de la pêche ne sont nullement préparés. L'INRH note à ce sujet que «même dans un pays où la production de la pêche est importante, l'aquaculture ne doit pas être marginalisée. D'où la nécessité d'élaborer une nouvelle stratégie avec l'engagement de l'Etat en fournissant les moyens nécessaires au développement du secteur dont l'impact est certain sur l'économie, l'emploi, la préservation du littoral et la biodiversité halieutique, ainsi que sur la reconstitution des stocks. Il faut souligner que dans l'esprit des opérateurs, l'aquaculture constitue une branche «concurrente» à la pêche. Cette manière de penser a souvent influé négativement sur les résultats de cette branche. Alors que le développement des activités aquacoles serait de nature à engendrer des effets directs et indirects considérables à la fois aux niveaux local et international. Et précisément au niveau des régions rurales défavorisées où le manque d'infrastructure aggrave les conditions économiques et sociales existantes. C'est pour cette raison que l'INRH constate que «les deux activités sont même complémentaires, étant donné que l'aquaculture permet d'élever des espèces non produites par la pêche traditionnelle, telles l'huître japonaise et la coquille Saint-Jacques, ou produites en quantité insuffisante tels le loup et la daurade». En augmentant la production de ces espèces, cette branche serait en mesure de générer des revenus économiques et de créer des emplois. D'un autre point de vue, le contexte de la concurrence au niveau international est toujours marqué par les subventions consistantes dont bénéficient les producteurs étrangers auprès de leur gouvernement. Ceci est accompagné par les barrières non tarifaires aux exportations où l'absence de mesures incitatives, ainsi que les règles strictes en matière de traçabilité, retardent davantage le développement de l'aquaculture au Maroc.