Le potentiel aquacole du Maroc demeure très sous-exploité. La production de la dizaine d'exploitations qui existent ne dépasse guère les 1500 tonnes. Les blocages fonciers sont en cause. Pisciculture (élevage de poisson), mytiliculture (élevage de la moule), pénéiculture (élevage des crevettes). Des mots savants pour désigner une activité qui peine à décoller au Maroc, malgré les potentialités offertes par les 3500 km de littoral méditerranéen et atlantique. Une étude rendue publique il y a quelques jours par le ministère des Finances et de la Privatisation passe ce secteur au peigne fin. « Il va sans dire que le Maroc présente des potentialités et des opportunités fort intéressantes pour l'édification d'une branche aquacole solide et particulièrement en termes d'atouts naturels considérables, de disponibilité d'une main-d'œuvre à la fois expérimentée et bon marché ainsi que de la proximité des principaux marchés », tient à souligner les analystes. Et pourtant, l'activité n'arrive pas à se développer. Actuellement, une dizaine d'exploitations existent au Maroc. Leur production annuelle avoisine à peine les 1500 tonnes ce qui représente moins de 2,2% de la production totale des pays de la Méditerranée. dans l'élevage de poisson marin, loup et dorade essentiellement, deux sociétés sont actives ; il s'agit de MAROST à Nador et SAM à Saïdia. Ces deux structures produisant près de 900 tonnes/an dont la grande partie est destinée à l'export à l'état frais. Quant aux élevages de coquillages, moules et huîtres notamment, ils sont réalisés dans trois principales lagunes de Oualidia, de Nador et de Laâyoune, avec une production annuelle de 300 tonnes. Une grande partie de cette production est commercialisée sur le marché local. Pour ce qui est de la culture d'algues, elle fait l'objet de plusieurs essais dans la baie de Dakhla qui sont encore en phase de démarrage. Mais depuis son introduction au Maroc dans les années 50, cette activité n'a pu décoller. Les causes en sont nombreuses, d'ordre foncier, technique, financier et commercial. Sur le premier plan par exemple, l'absence de plans d'aménagement du littoral freine considérablement le développement de l'aquaculture. « Ceci d'autant plus que les zones potentielles de l'exploitation aquacole font souvent l'objet de concurrence avec le secteur touristique notamment », souligne l'étude. La filiale demeure également pénalisée par des coûts élevés de l'investissement et des intrants. « Certains élevages aquacoles sont fortement capitalistiques. Ceci d'autant plus que le cycle de production pour ces activités est relativement long. En outre, le démarrage de l'activité implore des matières premières en grande partie importées et soumises à des droits de douane à l'entrée », explique la même source. Pour encourager les investissements dans cette filière, un plan d'action devrait être mis en place. Son principal objectif : « l'amélioration de la croissance économique et la réduction de la pauvreté et ce dans la perspective notamment de faire bénéficier ce secteur des soutiens financiers prévus dans le cadre du programme Millenium Challenge Account (MCA) », explique l'étude du département de Oualalou. Plusieurs projets concernant cette filière devraient également bénéficier d'aides étatiques dans le cadre de l'INDH, notamment dans les provinces du Nord. Le secteur aquacole au Maroc Production annuelle : 1500 tonnes représentant moins de 2,2 % de la production totale des pays de la Méditerranée Activités concernées : - les élevages du poisson marin, essentiellement au Nord, à Nador et Saïdia - les élevages des coquillages à Oualidia, Nador et Laâyoune - la culture d'algues à Dakhla