L'association Al Kawtar des oeuvres de bienfaisance est l'un des exemples de solidarité pour lutter contre la pauvreté et subvenir aux besoins des plus démunis. Malika Skalli, présidente de l'association, oeuvre depuis 30 ans et avec les moyens du bord, pour accomplir sa vocation. Grâce aux efforts déployés, le Maroc est l'un des pays les plus performants de la région MENA en matière de lutte contre la pauvreté avec un taux de pauvreté qui est passé de 15,3% en 2001 à 8,9% en 2007, avec des esti-mations qui montrent que ce déclin s'est poursuivi jusqu'en 2009. Or, malgré les dispositifs mis en place par le gouvernement pour lutter contre la pauvreté, il continue d'enregistrer du retard en matière de dévelop-pement humain. L'initiative nationale pour le développement humain (INDH) visant à aider le Maroc à atteindre ses cibles de réduction de la pauvreté et à améliorer l'accès des popu-lations vulnérables, ne suffit pas à elle seule à éradiquer ce fléau et à répondre aux besoins des plus démunis qui se livrent, chaque jour, à un combat sans merci celui de la survie. Des milliers de familles, sans revenu fixe, n'arrivent même pas à assurer le viatique quo-tidien. Pour venir en aide à cette tranche de la population qui se sent souvent margina-lisée par la société, plusieurs associations se mobilisent pour répondre au moins aux nécessités de base. C'est le cas de l'Associa-tion Al Kawtar des oeuvres de bienfaisance qui oeuvre depuis plusieurs décennies à venir en aide aux plus dému-nis. Créée en 1999, l'association est l'aboutissement de l'en-gagement d'une femme qui s'est consacrée à aider les autres corps et âme. Employée de la RAD, Malika Skalli trouve sa voie dans le travail associatif. Au détriment de sa vie privée et profes-sionnelle, elle commence par l'organisation d'actions ciblées les week-ends, ainsi que ses jours de congé avant de se consacrer pleinement à sa passion. Au bout de quelques années, Malika Skalli se fait remar-quer par les autorités qui lui octroient le statut d'as-sociation sans l'avoir solli-cité. Son arme, l'honnêteté, la conscience et l'amour qu'elle porte à sa vocation. Elle sillonne les endroits les plus enclavés, là où la popu-lation a le plus besoin du strict minimum, à savoir une cou-verture, des chaussures, des vêtements ou tout simplement des aliments. Si l'association arrive à don-ner un sourire aux enfants et à leurs parents, c'est aussi grâce aux dons versés (pro-duits alimentaires, habits, médicaments, argent ...) par les généreux. Malika Skalli ne baisse jamais les bras même lorsqu'elle est à cours de provision. Outre la distribution des paniers alimentaires à l'occa-sion d'événement (Ramadan, Aïd El Fitr, Aïd Al adha...) ou encore la distribution des ftours, l'association organise des campagnes de circonci-sion, célèbre des mariages et prend en charge des malades pour des opérations ou des prothèses. L'association subvient aussi aux besoins des malades dans les hôpi-taux, notamment l'hôpital Ibn Rochd, 20 août ainsi qu'au centre social Dar El Kheir de Tit Mellil. En 2013 par exemple, quatre campagnes ont été organi-sées à Tanger, à Talgzoumt (région de Taroudant), à Lbhalel (région de Sefrou) et Rich (à côté de Midelt) pour la distribution de produits de base. Pour cette année, l'asso-ciation entame sa première action par la distribution de paniers d'environ 3 tonnes. Aujourd'hui et après 30 ans dans le milieu associatif, Malika Skalli ne cherche pas une reconnaissance encore moins une gratitude, mais à surmonter les obstacles afin de ne pas décevoir ceux qui sont vraiment dans le besoin. Parmi ses revendications, un local pour travailler dans des conditions décentes et pou-voir ainsi toucher encore plus de gens nécessiteux.