La Caisse de dépôt et de gestion, bras financier de l'Etat, fait aujourd'hui office de figure de proue concernant l'essor touristique du Royaume dans le sillage de la Vision 2020. Pour preuve, son engagement total, induit pour le développement de l'aménagement touristique, atteindra pas moins de 28 Mds de DH à l'horizon 2015. Outre, le portefeuille touristique de la CDG dans la région du Nord (Al Hoceima, Nador, Saïdia) brille par sa consistance et l'importance des investissements en cours. Le premier investisseur institutionnel du Maroc, qui n'est autre que la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), a une grande ambition pour le pays en ce qui concerne la Vision 2020 pour le tourisme. Le Maroc projette de porter le nombre de touristes à 20 millions à l'horizon 2020. Il va sans dire que l'effort en termes d'investissements pour renforcer les capacités hôtelières du Royaume sera conséquent. A ce titre, il faudra compter sur la CDG qui a dans son escarcelle le plan Oufoq (2011-2014), dont l'objectif principal est de créer 5.000 lits supplémentaires pour porter la capacité litière de son portefeuille à 13.000 en 2015. Dans le cadre d'un récent voyage de presse destiné à mettre en exergue le rôle moteur que joue l'entité dirigée par Anas Houir Alami concernant l'essor touristique du Royaume, Younes Mirrane, chargé des investissements au pôle touristique et foncier, a rappelé qu' à l'horizon 2015, l'engagement total induit pour le développement de l'aménagement touristique de la CDG atteindra pas moins de 28 Mds de DH (17 Mds de DH directement investis qui vont générer 11 Mds de DH). Celui-ci n'a pas manqué de souligner aussi lors de son intervention, que les actifs hôteliers du groupe en exploitation génèrent à présent près de 2.700 emplois directs et indirects. Ce chiffre sera porté à 18.000 à l'horizon 2030. Pour donner un ordre de grandeur, le tourisme s'arroge à présent près du quart des investissements de la CDG. Par ailleurs, l'autre point sur lequel Younes Mirrane s'est attardé lors de son exposé, est la qualité des partenariats que noue la CDG dans le domaine touristique au Maroc. Celle-ci s'allie à de grands groupes internationaux pour la réalisation de ses projets pour ne citer que Hyatt, Marriott ou Club Med. A noter que l'hôtel Rif (Nador), compris dans le portefeuille hôtelier du groupe et nouvellement construit, compte 145 chambres et 65 appartements hôteliers. La gestion est confiée au groupe Accord (premier opérateur touristique mondial) qui devrait procéder à son ouverture en août 2014. Sa réalisation a nécessité la bagatelle de 430 MDH. Les autres actifs de la CDG situés dans le Nord du Maroc, visités dans le cadre de ce voyage de presse, sont, entre autres, l'hôtel d'Al Hoceima Bay qui offre 90 chambres pour un investissement de 115 MDH, et celui du Quemado (Al Hoceima) qui dispose de 121 chambres et 48 appartements-hôtels ayant nécessité pour sa part un investissement de 375 MDH. Outre cet engagement de la CDG dans les régions de Nador et d'Al Hoceima, il était aussi question, lors de cette rencontre, de mettre en lumière les projets en cours et les investissements du groupe dans la station de Saïdia Med. Mieux positionner Saïdia Med dans la cartographie touristique Jamal Kilito, Directeur des marchés internationaux à l'Office national marocain du tourisme (ONMT), a mentionné dans son intervention les atouts incontestables dont recèle Saïdia Med, parmi lesquels il y a lieu de citer sa position géographique (moins de trois heures de vol de l'Europe), son climat méditerranéen et ses plages (6 km). A l'évidence, ce potentiel n'a pas échappé à la CDG qui, dès 2011, a créé la Société de développement de Saïdia (SDS) qu'elle détient à 66%, pour donner un nouvel élan à la station qui était au bord de l'obsolescence. A ce titre, d'importants investissements ont été consentis pour la mise à niveau des infrastructures (assainissement, voirie, espaces verts, etc.). La station de Saïdia Med, qui dispose actuellement de trois hôtels d'une capacité de 3.100 lits, d'une marina et d'un parcours de golf, verra ses potentialités augmenter, puisque d'après le Directeur général délégué de la SDS, Hatim Zaki, un investissement de 1,5 Md de DH est prévu entre 2014 et 2017 pour la réalisation de trois nouvelles unités hôtelières. A cela, il faudrait ajouter qu'à terme, la filiale de la CDG (SDS) table sur un investissement de près de 6,5 Mds de DH destinés à la station. Ces données montrent clairement que la CDG, à travers sa filiale SDS, s'emploie à donner à Saïdia Med les moyens de son ambition, celle de se démarquer par rapport aux autres destinations touristiques du Royaume pour ne citer que Marrakech ou Agadir. A ce titre, Jamal Kilito estime que l'amélioration de la qualité du service de la station est indispensable pour mieux capter la clientèle des séniors et des familles. Cela dit, certains intervenants ont tout de même rappelé que la station de Saïdia Med accuse un certain retard par rapport à son objectif fixé à l'horizon 2020, celui de porter sa capacité litière totale à 28.000, comprenant la partie hôtelière et résidentielle. Ce qui est d'autant plus vrai que sa capacité litière actuelle n'est que de 3.100, alors que 6 années la séparent de l'échéance de 2020. Conscient des challenges qu'induit la concurrence touristique nationale et internationale, Hatim Zaki a annoncé devant la presse que la Station de Saïdia Med compte aussi capitaliser sur le facteur culturel qui constitue aujourd'hui un puissant levier de différenciation par rapport aux autres destinations touristiques. Pour ce faire, des visites chez l'autochtone, des expositions sur l'histoire maritime du Maroc et des activités au village de l'artisanat seront au menu des programmes de la station cette année. Bien évidemment, l'accent sera aussi mis sur l'amélioration de la qualité du service pour mieux capter et garder durablement la clientèle espagnole, portugaise, polonaise ou autres.