Le dernier rapport du ministère du Commerce extérieur sur les échanges extérieurs montre que la croissance annuelle moyenne du déficit commercial était de l'ordre de 12% entre 2000 et 2013. Les exportations nationales ont plus que doublé sur la même période pour s'établir à 293 Mds de DH, sans toutefois atteindre le rythme de progression des importations fortement exacerbé par les produits énergétiques. P our peu que l'on soit vigilant, il est assez aisé de remarquer le foisonnement des rapports nationaux ayant trait aux échanges extérieurs du pays. Cette profusion de documents concernant les échanges commerciaux du Maroc est quelque part le reflet de l'importance du commerce extérieur sur la dynamique croissance nationale. Cela dit, le dernier rapport du ministère délégué au Commerce extérieur brille par la pertinence de la méthodologie adoptée. L'étude porte sur une fine analyse des échanges extérieurs du Royaume sur une période de 13 années (de 2000 à 2013). A la lumière des prévisions du Département dirigé par Mohamed Abbou, il y a de quoi être optimiste quant à la dynamique des exportations nationales puisque la croissance économique mondiale pour cette année et l'année prochaine devrait s'améliorer. Des échanges plombés par les importations de produits énergétiques L'autre raison qui pourrait aussi être de bon augure pour les ventes nationales à l'étranger est la prévision du FMI qui table sur une croissance de plus de 5% du volume du commerce mondial. En revanche, l'analyse du ministère du Commerce extérieur corrobore encore une fois que la balance commerciale nationale est structurellement déficitaire, et ce depuis plus d'une décennie. L'année dernière, la balance commerciale avait accusé un déficit de 126 Mds de DH. Plus inquiétant peut-être est qu'entre 2000 et 2013, la croissance annuelle moyenne de ce déficit était de l'ordre de 12%. Mais ce qui interpelle davantage est que la composante énergétique contribue à hauteur de 8 points à ce déficit. Ce qui n'est pas surprenant vu le taux de dépendance énergétique du pays (95%), conjugué au fait que la demande en énergie ne cesse d'augmenter. A ce titre, il convient de rappeler que le secteur de l'énergie s'était accaparé près de 26% des importations l'année dernière accusant une hausse par rapport à 2000 où il représentait 17%. L'industrie mécanique et métallurgique s'arroge aussi des parts similaires au niveau des importations. Toutefois, les chiffres qui précèdent ne doivent pas occulter le fait que le taux d'accroissement des importations a connu un net ralentissement. Ainsi, les importations nationales avaient cru de 13% entre 2006 et 2011 avant de baisser de 1,7% entre 2012 et 2013. Du reste, les accords de libre-échange (ALE) signés par le Maroc ont incontestablement accéléré le rythme des importations nationales. Chiffres à l'appui, d'après le ministère du Commerce extérieur, de 2000 à 2013, les importations en provenance des pays signataires des ALE sont passées de 72,2 à 188 Mds de DH. Les USA ont particulièrement bénéficié de l'accord de libre-échange pour doper leurs ventes au Maroc. Ces dernières sont passées à la même période de 5 à près de 25 Mds de DH. A la lumière de ce qui précède, force est de constater que le déficit commercial a pour origine la fulgurante progression des importations couplée à une offre exportable peu diversifiée et peu élastique. A cela s'ajoute le décalage entre la dynamique de croissance du Maroc et celle des principaux pays partenaires. Au demeurant, les exportations nationales ont plus que doublé de 2000 à 2013, sans toutefois atteindre le rythme de progression des importations. Les nouveaux produits prennent le pas sur l'export De 2000 à 2013, les exportations nationales ont tout de même poursuivi un trend haussier. Elles sont passées de 111 à 293 Mds de DH. Cela dit, la structure des exportations met en relief le dynamisme des secteurs de la mécanique, de la métallurgie, de l'électricité et de l'électronique qui représentaient l'année dernière près de 29% des ventes à l'étranger, contre 15% en 2000. Par contre, les secteurs traditionnels que sont le textile et l'habillement continuent de voir leur part reculer dans les exportations. Pour preuve, la part du textile dans les ventes à l'étranger est passée de 37% à 18% en 2013. Par ailleurs, force est de constater que le pays a déployé des efforts pour diversifier son offre exportable, ce qui se manifeste par les nouveaux produits à l'export (automobile, fils et câbles électriques, composants électriques, etc.). Dans un autre registre, le rapport du ministère du Commerce extérieur révèle que les exportations nationales en direction des pays avec lesquels le Maroc a signé des ALE ont augmenté entre 2000 et 2013. Ainsi, les ventes à l'étranger vers les USA sont passées de 2,6 à plus de 7,5 Mds de DH. Pour leur part, les exportations nationales vers la Turquie sont passées de 550 MDH à 3,3 Mds de DH. En dépit de ces performances, Il est important de rappeler que la balance commerciale nationale reste déficitaire avec tous les pays avec lesquels le Maroc a signé un ALE. Ce qui montre que des efforts sont à déployer pour accroître le contenu technologique des produits nationaux. Par ailleurs, même si les ventes marocaines vers l'UE ont pratiquement doublé en l'espace de 13 années (pour atteindre 110 Mds de DH), pour autant le taux de croissance annuel moyen des exportations nationales vers ce marché n'a été que de 5% sur la période 2000-2013, soit le taux le plus faible parmi les pays avec lesquels le Maroc a signé un ALE. Ce qui conforte l'impératif de diversifier les marchés à l'export.