* La femme, un facteur incontournable dans le développement. * La Marocaine mieux lotie par rapport à d'autres pays similaires. Le Maroc, à l'instar de tous les pays du monde, célèbre le 8 mars la Journée de la Femme. Outre son volet festif, la Journée est aussi l'occasion pour dresser un bilan des réalisations et du développement accomplis pour l'émancipation de la femme marocaine. Il est clair que le Royaume a fait beaucoup de progrès comparativement à d'autres pays similaires, notamment en Afrique et dans le monde arabe. Ce progrès est visible surtout en matière d'accès aux droits civiques. A part le volet matrimonial, la femme marocaine jouit de tous les droits citoyens sur un pied d'égalité avec l'homme comme le stipule la Constitution du pays. La femme marocaine semble avoir gagné au moins un pari, celui de la conscience de ses droits et obligations, de sa propre existence, autonome, libre et responsable. Malgré ces acquis, la femme en général a beaucoup de chemin à parcourir pour accéder à sa pleine émancipation. La mise en valeur de la femme marocaine passe nécessairement par les textes. Dès son accession au Trône, S.M. Mohammed VI a voulu donner un coup de pouce à la question. Le Code de la famille, communément appelé Moudawana, a vu le jour malgré la réticence et les réserves de certaines parties conservatrices. C'était une révolution. La femme peut facilement obtenir le divorce si elle prouve l'incompatibilité de sa relation conjugale. Le code a aussi prévu le partage des biens dans certaines conditions. Deux ans après son adoption, la Moudawana a réduit considérablement la polygamie. Son taux est à peine de 1%. Le phénomène a presque disparu dans le monde urbain, même s'il continue d'exister dans le monde rural. Mais la polygamie a tendance à diminuer considérablement. Le législateur a exigé plusieurs conditions, notamment l'aval de l'épouse et une bonne capacité financière pour pouvoir se marier avec une deuxième femme. Mais il est clair que la femme est au centre du processus de développement. Plus son niveau d'instruction est élevé, plus elle peut participer activement à la croissance du pays. L'un des handicaps majeurs dans ce cadre a trait à la question de l'analphabétisme. En effet, l'illettrisme touche près de 50% des Marocains ; parmi l'ensemble de ces analphabètes, près de 65% sont des femmes. Le pari essentiel de l'Initiative nationale de développement humain (INDH) était d'assurer l'accès à toutes les jeunes filles à l'enseignement et de lutter efficacement contre l'abandon de leurs études, surtout au niveau du primaire. Quatre décennies après l'indépendance, la femme marocaine a accédé à des niveaux de responsabilité aussi bien dans le privé que dans le public qui n'ont rien à envier aux pays développés. En effet, depuis le Roi Hassan II, plusieurs femmes ont été nommées aux plus hautes fonctions de l'Etat, comme secrétaires d'Etat, ambassadrices ou autres. L'avènement de S.M Mohammed VI a respecté, à son tour, la règle. A chaque gouvernement, il y a la présence de la gent féminine. Ce n'est pas par courtoisie mais par méritocratie. Les deux femmes qui font partie de l'actuel gouvernement sont des députées au Parlement qui ont accédé à leur mandat par la voie des urnes. En effet, Nezha Chekrouni, députée socialiste, est ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération chargée des Marocains résidant à l'étranger. Yasmina Baddou est députée du parti de l'Istiqlal et secrétaire d'Etat auprès du ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité. Aïcha Belarbi, membre du bureau politique de l'USFP, est ambassadrice du Maroc auprès de l'Union européenne. Pour sa part, Amina Benkhadra est la seule femme qui dirige une entreprise publique, à savoir l'Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym). Dans le monde des affaires, les exemples ne manquent pas, les femmes deviennent de plus en plus nombreuses à diriger ou à créer des entreprises. Le taux de succès est aussi très encourageant. La femme serait dès lors un facteur incontournable dans le développement du pays. Le processus de mise en valeur de la femme marocaine ne peut qu'avoir des effets bénéfiques, non seulement sur les femmes, mais aussi et surtout sur la famille marocaine.p