Plus de 10.500 retraités du RCAR ont profité du seuil minimal des pensions de retraite fixé à 1.000 DH. Les retraités qui perçoivent une retraite de moins de 1.000 DH relèvent d'anciens régimes non cotisants à la charge de l'Etat. Les veuves et les ayants droit ne sont toujours pas concernés par cette mesure gouvernementale. En mode hibernation depuis plus de 20 ans, le gouvernement devra rapidement trancher sur le dossier de la réforme des retraites. Si aucun gouvernement n'a eu le courage, jusqu'à aujourd'hui, de se pencher sérieusement sur ce dossier ardent, celui de Benkirane n'a pas forcément le choix. Il se trouve dos au mur étant donné que la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les caisses marocaines va empirer en 2014. En effet, les conséquences de tant d'années d'attentisme vont se faire ressentir à partir de cette année, date prévue du premier déficit, en l'occurrence celui de la CMR. Un système au bord de la faillite et un équilibre financier menacé, tels sont les résultats des dysfonctionnements du système actuel, à savoir : diversité et non convergence des régimes, faible couverture des actifs (33% de la population active, soit 3,4 millions d'actifs sur 10,5 millions), absence de passerelles entre les régimes, non-pérennité et déséquilibre structurel des régimes. Jusque-là, seules quelques mesures partielles ont été apportées, notamment la mesure gouvernementale de juin 2012 relative à l'application du seuil minimal des pensions de retraite. Une mesure mise à profit d'une large frange de retraités qui percevaient des retraites dérisoires, soit en-dessous de 1.000 DH. Les pouvoirs publics ont alors institué une pension minimum garantie de 1.000 DH par mois au profit des retraités du Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR), s'alignant ainsi sur les autres régimes de retraite (CMR et CNSS). Toujours est-il que cette mesure reste inapplicable, selon les dires de certains retraités. Un avis qui n'est pas partagé par le RCAR. Contacté par nos soins, le Pôle prévoyance de la CDG affirme que «conformément aux dispositions de la Loi 91.12 relative à la pension minimum garantie promulguée par le dahir n° 1.03.52 du 10 mai 2013, le RCAR a procédé, à l'échéance du 1er octobre 2013, au service de ladite pension avec effet rétroactif du 1er juillet 2012». Plus de 10.500 retraités ont profité de cette mesure, dont des anciens fonctionnaires et agents retraités des collectivités locales et des établissements publics. «En plus, et à l'instar des autres pensions servies par le RCAR, il est important de noter que la pension minimum est revalorisée systématiquement chaque année», précise-t-on auprès de la CDG. Quant aux retraités du régime des pensions civiles et militaires affilés à la Caisse marocaine des retraites (CMR), la pension a été revalorisée en 2012. «L'ensemble des pensions au titre des régimes de base de pensions civiles ou militaires servies par la CMR et dont le montant est de moins de 1.000 DH ont été révisées et revalorisées déjà en 2012 pour être portées au seuil minimal de 1.000 DH (pensions principales)», souligne la caisse. Et de rappeler que l'octroi de la pension minimale de 1.000 DH/ mois est conditionné par une durée minimale de cotisation dans le régime de 5 ans. C'est-à-dire que la pension des retraités n'ayant pas accompli cette période est calculée au prorata des années passées en activité. Cela dit, certains retraités continuent de percevoir des pensions inférieures à 1.000 DH. D'après la CMR, ce sont d'anciennes pensions et soldes qui relèvent d'anciens régimes non cotisants à la charge de l'Etat. Il s'agit de pensions servies par la CMR au titre d'anciens régimes en voie d'extinction, hormis les régimes de base civils et militaires régis respectivement par les Lois 011-71 et 013-71. En dépit de ces propos rassurants, force est de constater qu'aujourd'hui beaucoup de nos vieux vivotent avec 1.000 DH, voire moins. «Cette pension reste insuffisante pour subvenir aux besoins de cette tranche de la population. Nous demandons que la pension soit au moins alignée au SMIG et d'appliquer le seuil minimal des pensions de retraite aux veuves et aux ayants droit», revendique Ahmed El Mbarki, président de la Fédération nationale des associations des retraités et des personnes âgées. Selon lui, ces derniers qui vivent dans des situations précaires ne sont pas concernés par cette mesure.