Le ministère des Transports est sur tous les fronts dans sa guerre contre l'insécurité routière. Il multiplie les initiatives visant à diminuer le nombre de victimes des accidents. La dernière en date a porté sur le contrôle technique, à l'occasion d'une journée d'étude réunissant tous les acteurs du secteur qui, il est vrai, souffre de nombreux disfonctionnements. Objectifs : sensibiliser la population sur l'importance de l'état du véhicule, et élaborer des pistes de réformes pour améliorer l'efficacité de ce secteur. Najib Boulif, ministre délégué au Transport a d'emblée planté le décor : «30% des accidents de la route sont le fait de problèmes mécaniques». C'est en partant de ce constat que l'idée d'un dialogue autour de l'efficacité du contrôle technique est née, incluant tous les protagonistes de la profession. Une démarche participative bienvenue qui doit aboutir à une réforme de ce secteur afin de contribuer à la baisse des accidents de la route. Najib Boulif rappelle que «le nombre d'accidents de la route est pour notre gouvernement un critère de performance de première importance que nous devons cibler au même titre que le taux de croissance ou le taux de chômage». Pour appuyer cette initiative, une campagne de sensibilisation (TV, radio), sur l'utilité du contrôle du véhicule, pilotée par le Comité national de prévention des accidents de la route (CNPAC) est lancée. Cette campagne cherche à développer chez nos concitoyens la culture du contrôle technique, considérée bien souvent à tort, comme une contrainte administrative. Le Centre national d'essais et d'homologation CNEH), par la voix de son directeur Ahmed Ouadani, s'est félicité, quant à lui, de l'augmentation constante du nombre de visites techniques, surtout depuis l'adoption du cahier des charges en 2006. Ainsi, avant cette date, le nombre de visites techniques ne dépassait pas 700.000 par année, aujourd'hui il est estimé à près de 2 millions. Il envisage aussi de multiplier les audits des réseaux et des centres de contrôle technique (aucun audit en 2011, 500 prévus pour 2014), et d'augmenter le nombre de licences pour densifier le réseau. Les professionnels du secteur ont réitéré leur engagement, à continuer leurs efforts de mise à niveau au service du citoyen. Ils ont néanmoins saisi l'occasion pour soumettre aux autorités leurs doléances, notamment la concurrence déloyale et la mauvaise image auprès du citoyen. Sans parler, bien sûr, des fraudes qui continuent de gangrener le secteur, au détriment des contrôleurs honnêtes et de la sécurité des personnes.