La Direction des douanes travaille en permanence pour simplifier les procédures. Eclairage de Zouhair Chorfi, Directeur général de l'Administration des douanes et impôts indirects (ADII). Finances News Hebdo : Quelle est votre analyse des échanges avec les pays du Maghreb ? Zouhair Chorfi : Pour arriver à l'intégration des pays du Maghreb, il y a beaucoup de travail à faire, surtout que nos échanges tournent autour de 2,8% à 3%. Depuis des années, cela ne progresse pas. Le Maroc importe autour de 12 Mds de DH et exporte 4 Mds de DH seulement. Sa balance commerciale est déficitaire à ce niveau. Les importations englobent surtout le gaz et le pétrole. Si on les enlève, on serait à 1 Md de DH d'importation. Face à ce constat, il y a une complexité des régimes douaniers d'un pays à un autre. Avec la Tunisie, il y a l'ALE arabe, l'accord bilatéral et aussi l'accord d'Agadir. Avec l'Algérie, il y a l'accord de la Ligue arabe. Avec la Libye et la Mauritanie, nous sommes liés par des accords bilatéraux. Un échange d'un pays vers l'autre peut faire l'objet de différentes déclarations. Sur les 5 dernières années, 80% de nos échanges ont été fait dans le cadre préférentiel (bilatéral ou Ligue arabe). F. N. H. : Les opérateurs économiques sont-ils consultés par rapport aux discussions sur les accords douaniers ? Z. C. : Dans la mesure du possible, les opérateurs économiques sont consultés, mais pas suffisamment et aussi pas au moment opportun. Je pense qu'on gagnerait davantage si on prend en considération leur avis. Nous sommes aujourd'hui en négociation avec l'Union européenne pour un ALECA. L'UE applique des règles d'origine préférentielles à des pays asiatiques par rapport à des pays de la région. Il est inadmissible que le textile asiatique entre en Europe dans de meilleures conditions que le textile marocain. Dans chaque négociation, les Européens savent ce qu'ils veulent, alors que ce n'est pas le cas pour la partie marocaine. Nous sommes toujours dans la logique défensive. Il est temps d'imposer notre point de vue marocain ou maghrébin, public ou privé. Je répète qu'il n'y a pas de discussions assez larges entre l'administration et les opérateurs. F. N. H. : Les protections tarifaires ou non tarifaires ne seraient-elles pas un handicap pour développer les échanges ? Z. C. : Si vous consultez les statistiques de la Banque mondiale, le Maroc n'est pas un pays protecteur. La pression des recettes douanières sur le commerce extérieur est de 2%. Nous avons des ALE avec l'Europe, les Etats-Unis et la Turquie. D'autres pays comme le Chili, le Canada et la Chine sont intéressés. 60% de nos échanges extérieurs se font à taux nul. Et ce niveau devrait augmenter avec l'élargissement du libre-échange et du démantèlement tarifaire. Nous avons simplifié le régime tarifaire au Maroc qui est limité à 4 taux de droit de douane seulement : 2,5%, 10%, 17,5% et 25%. La douane est devenue plus un collecteur de TVA et de TIC (pétrole, tabac et alcool). Nous travaillons en permanence pour la simplification des procédures et la réduction des délais. Nous avons à cet égard un système d'information performant permettant un traitement rigoureux et transparent des opérations, y compris les réclamations. Pages réalisées par C. Jaidani