* La distribution, au même titre que la production avicole, se trouve dans une situation très critique. Les menaces de la grippe aviaire ne pouvant être ignorées. * Les maillons de toute la filière peuvent être aisément affectés par la baisse trop attendue de la consommation. * Pour l'un des secteurs agricoles les plus dynamiques durant la dernière décennie, la crise actuelle pourrait prendre toutes les allures d'une faillite généralisée. La psychose de la grippe aviaire qui sévit dans le monde entier n'a pas épargné le Maroc. Si au niveau officiel, la santé publique n'est actuellement pas menacée, le comportement du consommateur marocain, lui, a profondément changé. Le prix du poulet a chuté pour arriver au seuil de 6 DH la pièce, sans tenir compte de son poids. «Si tu arrives à trouver un client audacieux, nous confie un vendeur au détail, ce dernier achète avec un prix nettement inférieur que celui convenu». A vrai dire, la consommation des viandes blanches a sérieusement chuté après une reprise sensible durant le mois sacré du Ramadan. Compte tenu du prix relativement bas par rapport aux autres denrées alimentaires, les produits avicoles sont consommés par la population qui a un faible pouvoir d'achat. Pendant la dernière décennie, les viandes blanches ont constitué un moyen infaillible pour améliorer la sécurité alimentaire du Maroc en termes de protéines d'origine animale. En 2005, la consommation de viande de volailles à atteint 12,7 kg/par habitant, soit une progression de 1,4 kg par rapport à l'année précédente. Tandis que les investissements cumulés ont atteint 6,60 milliards de DH, soit plus de 300 millions de DH qu'en 2004. Il faut remarquer que le chiffre d'affaires du secteur avicole a lui aussi enregistré une hausse en 2005 de l'ordre de 3,1% pour s'établir à 13,2 milliards de DH. L'aviculture, qui a pu se hisser à un niveau industriel, est donc confrontée à une importante crise de consommation qui menace toute l'infrastructure de production avicole, aussi bien les usines de fabrications d'aliments composés que les couvoirs de production de poussins de type «chair» ou de type «ponte» ou encore l'élevage de volailles et les 18 abattoirs industriels avicoles agréés. Déjà fragilisés par l'augmentation des coûts de production et de la diminution des prix de vente, tous ces maillons de la filière ne sont pas à l'abri d'une crise dont personne ne peut prédire la durée. Le secteur offre en permanence 66.000 emplois directs et près de 170.000 emplois indirects dans les circuits de commercialisation et de distribution.