La part des métiers mondiaux du Maroc (MMM) dans les exportations totales continue de progresser depuis 2010. En faisant la pondération de la valeur totale de leurs exportations, on arrive au chiffre de 83 Mds de DH en 2013 (sur un total de 182,8 Mds de DH). Le bilan économique du pays, concernant l'année 2013, a certainement permis de mieux braquer les projecteurs sur les comptes extérieurs et plus exactement sur les échanges extérieurs. Leurs implications sur les réverses de devises et sur la réserves du Royaume sont aussi de nature à amplifier l'intérêt qui leur est accordé. C'est dans ce contexte que la Note de conjoncture du ministère de l'Economie et des Finances (MEF) de janvier 2014 fait mention d'un recul du déficit de la balance commerciale (-5,7 Mds de DH) pour se situer à 196 Mds de DH au terme de l'année 2013. Il est clair que cet allégement est la résultante d'une réduction des importations (-7,7 Mds de DH). Pour leur part, les exportations ont aussi accusé une baisse de 2 Mds de DH. Elles sont aujourd'hui estimées à près de 182,8 Mds de DH. En revanche, dans ce climat de baisse que connaissent les ventes à l'étranger, en raison de la chute des exportations de phosphates et dérivés, la plupart des métiers mondiaux du Maroc ont pu tirer leur épingle du jeu. Il s'agit entre autres, des secteurs de l'automobile, de l'aéronautique, de l'électronique et sans oublier celui de l'agroalimentaire. Dynamisme des MMM La hausse de 6,7% des exportations hors phosphates semble positivement sanctionner les différentes stratégies sectorielles du pays visant à accroître substantiellement les ventes à l'étranger. D'autant plus que le Maroc s'est résolument engagé à renforcer ses avantages comparatifs non négligeables dans ces métiers très porteurs à l'international. Cela dit, les derniers chiffres émanant du MEF font état d'une atténuation de la chute des exportations grâce au dynamisme affiché par le secteur de l'automobile. Ce dernier totalisant en 2013 près de 31 Mds de DH, a vu ses exportations bondir de plus de 23%. A ce stade, faudrait-il rappeler que l'usine française Renault dont la production a atteint sa vitesse de croisière, a considérablement contribué à cet exploit. Aujourd'hui, le secteur de l'automobile au Maroc occupe une part prépondérante dans les exportations nationales puisqu'il s'arroge 17% des ventes totales à l'étranger. Il est aussi important de noter que le constructeur français a, quelque part, contribué à drainer davantage d'IDE, dans la mesure où plusieurs équipementiers automobiles étrangers ont déposé leurs valises dans la zone franche industrielle de la perle du Nord (Tanger). Par ailleurs, les exportations relatives au secteur de l'aéronautique et celui de l'électronique, son corollaire, ne sont pas en reste. Et pour cause, elles ont augmenté respectivement de 14,7% et de 11,9%, ce qui leur a permis de générer au total plus de 15 Mds de DH. L'aéronautique a bénéficié de la demande extérieure qui s'est accrue en 2013, comme en témoigne l'augmentation des commandes enregistrées par les avionneurs américain (Boeing) et européen (Airbus), même si Bombardier, le constructeur canadien récemment installé au Maroc, a vu ses commandes fléchir (-19%). Pour leur part, l'agriculture et l'agroalimentaire, quoique moins soutenues, ont vu leurs ventes hors du pays augmenter de 3,7%. Ce qui n'enlève en rien l'importance de leur part dans les exportations totales (18,5%). En revanche, la contreperformance au niveau des MMM a été enregistrée au niveau des exportations de textile et du cuir qui ont baissé de 3,1%. Ce recul est lié entre autres, à une baisse de la demande étrangère (principalement de l'UE) concernant les articles de bonneterie et des vêtements confectionnés. A ce titre, il important de noter que la situation d'une timide reprise économique qui a prévalu dans la zone Euro en 2013, avec un taux de croissance estimé seulement à 0,4%, a pesé en défaveur de ce secteur. Pourquoi amplifier les exportations des MMM ? Il ne peut poindre, ne serait-ce que l'once d'un doute, que la physionomie des exportations devrait inciter à développer davantage les ventes à l'étranger des produits relevant des MMM. Du fait qu'ils recèlent une forte valeur ajoutée et que leur poids en valeur dans la structure des exportations reste non négligeable. En faisant la pondération de la valeur totale des exportations liées aux MMM, on arrive au chiffre de 83 Mds de DH en 2013 (sur un total de 182,8 Mds de DH). Outre leur importance en valeur, les exportations des nouveaux métiers mondiaux du Maroc sont plus réfractaires à la fluctuation des prix au niveau des marchés internationaux. Ce qui n'est pas le cas des matières premières dont les prix sont fixés au niveau mondial. Référence est faite ici aux exportations de phosphates et dérivés. La dernière note de conjoncture du MEF de janvier 2014 renseigne de façon édifiante sur la chute vertigineuse des exportations de phosphates (-11,3 Mds de DH ou -23%). Cela n'est que la résultante de la baisse des cours des produits phosphatiers au niveau mondial. Partant, affranchir les exportations de la fluctuation des prix au niveau des marchés mondiaux équivaudrait, quelque part, à amplifier la force de frappe des exportations des MMM sur les marchés porteurs. D'autant plus que le textile et l'habillement, l'agroalimentaire et l'électronique recèlent d'innombrables gisements de croissance dans certains marchés (Russie, Moyen-Orient, Afrique). Au final, ce qui reste encourageant tout de même est que la part des MMM dans les exportations totales continue de progresser depuis 2010. Cette prouesse est en partie le résultat d'un travail de longue haleine impliquant Maroc Export et les professionnels qui œuvrent en synergie afin d'accroître la compétitivité du made in Maroc. A cela s'ajoutent les activités de promotion du label marocain à l'étranger menées par l'entité dirigée par Zahra Maafiri. Celles-ci peuvent prendre la forme de salons ou de rencontres (B to B ou B to C).