Depuis quelque temps, l'image internationale du Maroc connaît un regain d'intérêt certain. S'il s'inscrit dans une série d'événements heureux que l'on pourrait imputer volontiers à une dynamique nouvelle, voire inédite, venant surtout contredire ce que les pays voisins semblent traverser, cet intérêt se renforce de plus en plus. Pour ne parler que de certains événements, il convient de relever que l'année 2013 s'est achevée sur une évidente apothéose internationale, à tous points de vue, diplomatique, politique, sportive et même militaire. En avril dernier, l'opération menée par l'Algérie et l'ONG américaine de la fille Kennedy, instrumentalisant la question des droits de l'Homme au Sahara, s'est soldée par un échec cuisant au Conseil de sécurité. En octobre dernier, le voyage effectué par SM le Roi Mohammed VI à Washington a renversé la vapeur et renforcé les relations maroco-américaines, avec à la clé le soutien explicite du président Obama au plan d'autonomie proposé par le Maroc. Dans la foulée des bonnes nouvelles obtenues grâce au rôle joué par le Souverain, le Sénat américain vient de voter le Budget des Etats-Unis dans lequel est inclu le soutien américain au plan de développement des provinces du Sud mis en place et déployé par le Maroc... C'est peu dire que ce succès traduit un hommage aux réformes que le Maroc met en œuvre, sur le plan de la démocratie, du développement économique, et de l'engagement solidaire avec les autres peuples. Les Nations Unies, à leur tête Ban Ki-Moon, secrétaire général, ont rendu un hommage explicite à SM le Roi Mohammed VI et au Maroc pour son rôle joué en Centrafrique, afin d'assurer la stabilité dans ce pays. Ce n'est pas le seul hommage de Ban Ki-Moon rendu à SM le Roi ! En septembre 2013, il avait tenu à saluer la décision royale lancée au gouvernement marocain pour régulariser la situation des immigrés subsahariens, maltraités ici et là, victimes de racisme et même de violences. Le Secrétaire général de l'ONU, indiquait par la voie d'un communiqué officiel : «En tant qu'un des premiers Etats membres à avoir ratifié la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille (1993), le Secrétaire général se félicite de l'annonce faite par Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a donné ses instructions au gouvernement marocain afin de procéder, sans délais, à l'élaboration et la mise en place d'une stratégie et d'un plan d'action appropriés dans la perspective de formuler une politique globale en matière d'immigration et son appel pour le respect des droits des migrants». Un tel hommage tombait à point nommé, à un moment où, cédant aux sirènes de mauvais aloi de quelques ONG, espagnoles notamment, certains détracteurs du Maroc s'employaient à instrumentaliser la question des droits de l'Homme au Sahara ! Il n'est pas plus explicite et illustre réponse que celle de la plus haute autorité de l'ONU. Dans le même souci, le secrétaire général de l'ONU a encore réitéré le 6 janvier dernier sa gratitude au Maroc pour «avoir accepté de fournir des troupes pour l'unité de gardes des Nations Unies et de prendre la tête de la formation en République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix». «Je tiens à exprimer ma gratitude aux partenaires bilatéraux, aux organisations régionales et multilatérales, notamment l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale et l'Union européenne, à la France, au Maroc et aux pays fournisseurs de contingents à la MISCA, pour le travail précieux qu'ils accomplissent en faveur de la stabilisation de la République centrafricaine», a déclaré Ban Ki-Moon dans un rapport soumis au Conseil de sécurité de l'ONU, sur la situation en RCA. L'hommage aux FAR, beau témoignage sans complaisance, confirme leur constante reconnaissance depuis pratiquement 50 ans et plus sur le plan international. La présence au Mali, quelques mois auparavant, de troupes du Maroc auprès des forces africaines a contribué à repousser les jihadistes hors de la région du Nord et a illustré également l'engagement solidaire envers le peuple malien. Et SM Mohammed VI s'est rendu en personne à Bamako lors des festivités d'investiture du président malien. Le Souverain y a prononcé un important discours dans lequel il a renouvelé le soutien du Maroc et de son armée au peuple malien. Depuis leur création il y a 58 ans, par Feu Mohammed V, les FAR, outre la défense prioritaire de l'intégrité territoriale du Maroc, se sont vu assigner une mission de paix et de sécurité à travers le monde. Cette double exigence, assumée dès le départ comme une mission, s'est élargie avec le temps. Très vite après sa constitution sur les décombres d'une décolonisation encore fraîche, les FAR s'étaient attelées à la tâche de reconstruction. Quelques mois après l'indépendance, elles étaient mobilisées sur le terrain et participaient à l'édification de la fameuse route de l'Unité (Tariq al-wahda) qui devait, en fait, désenclaver les régions du Nord, vers le Rif. Armée de métier, professionnalisée comme on dit, les Forces Armées Royales se sont découvert, au fil du temps, plusieurs vocations dont certaines missions à caractère social demeurent dominantes. Déjà, dans les années soixante, tandis que l'Afrique se débattait dans une interminable et parfois sanglante lutte d'indépendance, des contingents des FAR avaient été expédiés dans le cadre de l'ONU au Congo en 1961 pendant la guerre de sécession pour assister le gouvernement légal menacé alors par des sécessions graves. Ils y sont restés plusieurs mois, contribuant au maintien de la paix et veillant à la stabilité de ce qu'on appelait le Congo belge qu'une grave partition, suite à l'assassinat de Patrice Lumumba en 1961, menaça terriblement de creuser. La mission des FAR n'a jamais dérogé à une tradition d'engagement, sécularisée, institutionnalisée aussi, à savoir constituer le pilier de la Monarchie et la forteresse inexpugnable de défense de l'intégrité territoriale. Cependant, leur mission s'est élargie avec le temps à des actions à caractère civique, à des opérations de développement et d'encadrement social et même de lutte contre les catastrophes naturelles, destinée à protéger les populations civiles. Leur action sanitaire en faveur des populations du Maroc ou à l'étranger se fait ressentir en Afrique et jusqu'en Haïti. On en mesure la portée chaque jour, et lors de la tournée de SM le Roi Mohammed VI en Afrique, en février 2006, les FAR ont installé un hôpital militaire mobile à Brazzaville aux allures non seulement impressionnantes mais qui a pris en charge, plusieurs semaines durant, la population congolaise à laquelle ont été prodigués des examens, des soins et un encadrement en toutes disciplines. Regard dans le rétroviseur On a relevé de visu cet admirable engagement des FAR dans un pays lointain, en pleine «brousse», comme aussi la gratitude des populations locales. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, mais il est explicite et chargé d'émotion. Pilier de la défense nationale, on a dit, les FAR portent aussi sur leur fronton les valeurs sacrées du Maroc solidaire, celui qui hisse l'amitié et la fraternité comme un emblème suprême. Lorsqu'éclata en octobre 1973 ce qu'on avait appelé la troisième guerre israélo-arabe (guerre du Kippour), feu Hassan II manifesta immédiatement la solidarité de notre pays avec l'Egypte et la Syrie. Il expédia dans ce dernier pays fragilisé un important contingent des FAR qui combattit contre les armées israéliennes. En avril 1978, une tentative de partition du Zaïre (aujourd'hui RDC) menaçait l'unité nationale de ce pays, illustrée par le déclenchement d'une rébellion soutenue dans la province du Katanga par l'Angola. Elle avait failli emporter le régime du maréchal Mobutu Sese Seko. Au nom du principe de l'intégrité territoriale et de l'unité africaine, des contingents des FAR ont été déployés dans le cadre de l'ONU pour appuyer l'intervention française et repousser pendant plusieurs mois la rébellion séparatiste à Kolwezi et à Lubumbashi. Le même esprit et les mêmes objectifs avaient présidé à l'engagement des FAR dans les années quatre-vingt-dix en Somalie, après la destitution du président Siyad Barre en 1991, la proclamation d'une République indépendante au Nord qui avait plongé le pays dans un interminable cauchemar de guerre civile et nécessité l'envoi en 1992 par les Nations Unies d'une force militaire internationale. Pas moins de quatre années plus tard, en 1996, les FAR étaient appelées sur un autre front : la Bosnie-Herzégovine dont les populations musulmanes étaient menacées de disparition. Même processus marqué par les violences serbes contre les Musulmans du Kosovo, en majorité albanais, et même engagement solidaire de l'ONU et des FAR pour les protéger et maintenir la stabilité. Mais là ou ailleurs, c'était l'image du Maroc tout entier et son engagement de défenseur de la solidarité musulmane que les peuples, de Sarajevo à Mitroviça, saluent encore avec une admiration soutenue. On ne saurait passer sous silence également la présence active, fraternelle et décisive d'importants contingents de notre armée en Côte d'Ivoire qu'une guerre fratricide n'a cessé de menacer il y a quelques années, en République démocratique du Congo (RDC) à laquelle une longue amitié nous lie et dans la lointaine Haïti réduite à une enclave par la guerre civile et où, devoir de solidarité internationale, nos soldats interviennent aux côtés de leurs homologues espagnols dans un esprit d'abnégation au nom de l'unité et de la paix. Comme un fil conducteur, l'engagement international des FAR sur les multiples théâtres d'opération est une constance inhérente à notre tradition militaire, à notre civilisation et au génie des Souverains du Maroc, à la mobilisation d'une armée formée sous le feu de la rampe des valeurs de solidarité et de l'humanisme. L'OTAN (Organisation des pays de l'Atlantique Nord), les armées des Etats-Unis ou de l'Europe tiennent régulièrement à louer les prouesses et le savoir-faire de nos forces armées.