* Le Maroc premier bénéficiaire du Compte du Millénaire. * Laide devrait dépasser les 500 millions de dollars et sera ciblée et sélective. Le Maroc serait le premier bénéficiaire de laide apportée par la Société du compte du millénaire (Millenium Challenge Corporation ou MCC). MCC est une organisation publique américaine qui contribue à laide au développement et à la lutte contre la pauvreté dans les pays du Tiers Monde. «Notre soutien financier est sélectif et bien ciblé et les bénéficiaires seront nos partenaires», a affirmé John Danilovitch, PDG de MCC, qui ajoute : «Notre organisation opte pour une nouvelle forme de partenariat qui prend en considération les spécificités locales et lenvironnement de gouvernance qui existe». Lors dune rencontre avec la presse organisée vendredi 27 janvier 2006, Danilovitch a expliqué que son « institution va sélectionner les projets présentés et lenveloppe financière allouée au Maroc devrait dépasser au titre de lannée prochaine les 500 millions de dollars sur un total de 1,77 milliard de dollars». Le PDG de MCC a insisté sur le fait que «le Maroc est venu en tête des 23 pays sélectionnés parce que le Royaume a entamé plusieurs réformes et répond aux critères exigés par son institution, à savoir la bonne gouvernance et la transparence ». Faut-il rappeler que MCC est un programme mis en place par le gouvernement américain depuis deux ans pour contribuer au développement économique et social, notamment par la lutte contre la pauvreté. Cette initiative concerne les pays où la population démunie est assez conséquente et qui répondent à un certain nombre de critères comme la bonne gouvernance, la promotion de la liberté économique et linvestissement humain. Danilovitch a animé cette conférence en compagnie de Thomas T. Riley, ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, et Driss Benhima, directeur général de lAgence du développement du Nord (APDN). Benhima a dressé un bref exposé sur les réalisations accomplies dans les provinces du Nord et les perspectives davenir, notamment à travers le programme de développement du Rif occidental. Ce programme qui touche les provinces de Tétouan, Larache et Chefchaouen, concerne 120.000 habitants, dont 30.000 seront les bénéficiaires directs du projet. Ledit programme a pour vocation de « développer les infrastructures de base, de désenclaver les régions rifaines à travers le lancement de divers tronçons routiers et le renforcement des voies de communications », a indiqué Benhima. Le directeur général de lAPDN a mis en exergue «les potentialités naturelles et économiques dont jouit la région du Nord qui peuvent être une plate-forme de base pour le développement du tourisme rural». Danilovitch a affirmé pour sa part que «parmi les projets proposés, il y a une partie destinée à la région du Nord, mais ça nempêche que notre institution na aucune préférence ni une prédilection pour une région déterminée. Et même les régions qui se trouvent dans dautres zones du Royaume sont concernées». Le PDG de MCC a mis en exergue «le rôle des représentants locaux pour identifier les besoins et les priorités ». «Les bénéficiaires, a-t-il dit, sont les mieux placés pour présenter des propositions qui soient cohérentes et adaptées à leur environnement». Danilovitch, qui a été nommé à la tête de MCC en décembre dernier, a entamé sa première tournée à létranger par la visite du Maroc. Depuis son arrivée dans le Royaume, il a intensifié les rencontres avec plusieurs membres du gouvernement, notamment le Premier ministre Driss Jettou et Fahallah Oualalou, ministre des Finances et des Privatisations. «Les discussions avec les responsables marocains ont été fructueuses et nous avons senti une ferme volonté de leur côté pour faire avancer les choses». Le responsable américain a effectué plusieurs visites sur le terrain où il sest enquis de près de certains projets proposés. Il a visité dans ce cadre une coopérative agricole à Marrakech dirigée par des femmes. Danilovitch a constaté que « laide octroyée devrait en grande partie se diriger vers le monde rural et plus particulièrement vers les femmes, population la plus touchée par les différentes formes de pauvreté ». Dans le même ordre didées, Mohamed Moufakkir, secrétaire général de l'Artisanat, a expliqué dans son intervention que le secteur, vu ses spécificités, est très porteur pour léconomie sociale », avant dajouter que « le Maroc dispose dun patrimoine ancestral et dun savoir-faire en matière dartisanat très conséquent ». Moufakkir a tenu à rappeler que «le secteur a des perspectives très prometteuses et il a beaucoup participé dans la création de valeur ajoutée et demploi ainsi quen matière dexportation ». Et de préciser que «les achats par les touristes de produits artisanaux locaux ont dépassé la valeur de 1,7 milliard de DH en 2005». Danilovitch a par ailleurs indiqué que tous les secteurs qui participent à la lutte contre la pauvreté seront pris en considération ; dans ce sens, il a salué lInitiative nationale de développement humain (INDH) ».