Réunis à Casablanca pendant deux jours (25 et 26 novembre), les organisations patronales membres de Business Africa et de l'Organisation internationale des employeurs (OIE), en présence des représentants du Bureau international du travail (BIT), ont tenu le premier symposium des employeurs africains sur le thème : «Développer des stratégies de création d'emplois pour les pays d'Afrique : la contribution des stratégies sectorielles». Suite aux travaux de cette réunion, «nous avons décidé de créer une taskforce pour réfléchir, ensemble, aux points de création d'emplois en Afrique ce qui nous a permis de sortir la déclaration de Casablanca», souligne Jamal Belahrach, Président de la commission emploi et relations sociales de la CGEM. En effet, le secteur privé joue un rôle primordial comme moteur de croissance et de création d'emplois productifs dans le développement économique et social des pays. L'Afrique a la chance et la contrainte, à la fois, d'avoir 200 millions de personnes en âge de travailler. Une chance, en comparaison avec les pays européens dont la population vieillit constamment, et une contrainte parce que l'Afrique ne crée pas suffisamment d'emplois pour résorber ce déficit de demandeurs d'emplois. Ce qui met en cause le modèle de développement et la stratégie de croissance des pays africains, puisque la croissance ne génère plus d'emploi durable. Bien que le taux «officiel» du chômage au Maroc avoisine les 10%, les participants au symposium ont conclu que le Maroc a connu, il y a une décennie, cette problématique d'abondance de demandeurs d'emplois. Mais notre pays a eu l'idée ingénieuse de promouvoir les métiers mondiaux. Une stratégie qui commence à donner ses fruits ; le secteur de l'offshoring en est le parfait exemple. Ainsi, le développement et la mise en œuvre de stratégies sectorielles requièrent un certain nombre d'éléments basés sur l'identification de sous-secteurs intensifs en emploi et un environnement favorable pour lever les contraintes à la croissance tout au long des filières et les difficultés d'accès aux financements. Sans perdre de vue les infrastructures qui doivent faciliter la croissance de ces sous-secteurs. Par ailleurs, une politique nationale globale de l'emploi intégrant les politiques sectorielles est nécessaire. «La volonté politique est primordiale pour atteindre ces objectifs. Il faut éliminer les régulations superflues, la bureaucratie et la corruption qui augmentent le coût des affaires et limitent la croissance et les investissements. Toutefois, nous devons commencer par le business et la politique suivra», précise Jamal Belahrach.