La BMCE Bank vient de finaliser l'émission en Eurobonds de 300 millions de dollars sur les marchés internationaux (voir page 15). Le caractère inédit de cette opération tient au fait que c'est le premier émetteur marocain, non souverain, à accéder aux marchés obligataires internationaux. C'était important d'innover dans la démarche, mais c'était surtout un pari pour le groupe bancaire «novice» sur ce terrain. Visiblement, le défi a été relevé, pour autant qu'ils soient suisses, asiatiques, du Moyen-Orientaux... nombreux sont les investisseurs qui ont souscrit à cette opération. Certes, cette sortie à l'international donne davantage de visibilité au groupe BMCE Bank sur la scène financière internationale, mais, au demeurant, c'est toute la sphère bancaire nationale qui tirera profit de cette opération. Car, comme le dit si bien le management du groupe, il ne s'agissait pas seulement de vendre «sa story», mais également «celle de son secteur bancaire et de 15 autres pays subsahariens». Forcément, la logique voudrait que l'on se demande si le groupe présidé par Othman Benjelloun va être imité par ses pairs, en particulier ses deux principaux «rivaux» que sont Attijariwafa bank et le Groupe Banque Populaire. Une interrogation légitime si l'on sait que le secteur bancaire national est confronté, depuis plusieurs années, à un déficit structurel de liquidités qui n'arrive pas à être résorbé. Par ailleurs, tout comme la BMCE, ces deux banques ont un ancrage en Afrique subsaharienne assez soutenu. Une région où elles disposent de nombreuses filiales et où elles nourrissent encore de fortes ambitions de développement que pourrait éventuellement financer l'émission d'Eurobonds. A l'évidence, de telles opérations, au-delà de l'impact positif qu'elles peuvent avoir sur les banques marocaines, sont un véritable outil de promotion du Royaume en général, et de la place financière nationale en particulier. Par Fatima Ouriaghli Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.