La BMCE Bank surfe sur la bonne signature du Maroc. Le Groupe présidé par Othman Benjelloun va lancer son premier emprunt obligataire en devises sur les marchés de capitaux internationaux, d'un montant de 500 millions de dollars. Une opération qui va lui permettre de diversifier ses ressources, surtout dans un contexte marqué par un déficit criant de liquidités bancaires. Lundi dernier, la Banque centrale populaire signait avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement un accord portant création d'une facilité de financement des échanges de 50 millions de dollars pour soutenir les transactions commerciales internationales et intra-régionales, sur des durées pouvant aller jusqu'à trois ans pour les garanties et douze mois pour les avances de fonds. Tout cela témoigne, tant s'en faut, de la crédibilité dont jouit le système bancaire marocain. Une crédibilité acquise, au fil du temps, aux moyens d'un cadre réglementaire rigoureux instauré par Bank Al-Maghrib qui, désormais, peut se targuer d'avoir érigé un système bancaire solide qui a permis l'émergence d'établissements de renommée internationale, comme la BMCE Bank, la BCP ou encore Attijariwafa bank. Une solidité d'ailleurs largement saluée par les instances financières internationales. Aujourd'hui, les établissements bancaires sont face à un autre challenge : se conformer aux exigences de Bâle III pour être plus résilients face aux chocs exogènes. Et, sur ce registre, la Banque centrale veille au grain, d'autant qu'elle a d'ores et déjà édicté un ensemble de dispositions auxquelles les banques marocaines devront se conformer, avec, dès ce mois de juin, la hausse du niveau minimum du Tier One à 9% et de celui du ratio de solvabilité à 12%. Il faut dire que plusieurs d'entre elles avaient déjà anticipé ces exigences réglementaires, d'autant que, comme le souligne Kamal Mokdad, managing partner au cabinet Mazar, «à fin 2011, le ratio Tier 1 des banques au Maroc se situait à 9,8% et le ratio de solvabilité à 12,4%». Mais, actuellement, s'il y a bien une question qu'il faut se poser, c'est celle de savoir si, avec l'application des normes de Bâle III, le secteur bancaire pourra dégager le même niveau de rentabilité qu'au cours de ces dernières années. On verra bien. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.