Le Salon international des dattes (SID), organisé la semaine dernière à Erfoud, est devenu un rendez-vous habituel des professionnels du secteur et des habitants de la région. Fort du succès des précédentes éditions, la dimension internationale de l'évènement s'est confirmée avec la participation de plusieurs pays, sans compter les délégations de scientifiques et d'officiels venus s'enquérir de l'expérience marocaine en la matière. L'événement est aussi une occasion pour débattre des problématiques de cette activité et faire la lumière sur les enjeux du secteur. Le Maroc, avec 4,8 millions de pieds et 3% de la production moyenne mondiale, se place au 7ème rang aussi bien en termes de palmiers que de production de dattes. Actuellement, la culture s'étend sur une superficie d'environ 48.000 ha correspondant à une densité moyenne de 100 arbres à l'hectare. Cette production assure une valeur moyenne annuelle de l'ordre de 600 MDH. Les dattes constituent, de ce fait, une source importante pour l'alimentation de la trésorerie et le financement des exploitations agricoles oasiennes. Actuellement, l'activité phoénicicole contribue à hauteur de 20 à 60% dans la formation du revenu agricole pour plus de 1,4 million d'habitants et assure, en plus des dattes, divers matériaux destinés à l'artisanat, à la construction ou à la production d'énergie. Parallèlement, la production des dattes contribue à la création d'emplois et à la stabilisation des populations dans les zones présahariennes à équilibre agro-écologique fragile. La filière phoénicicole contribue dans l'approvisionnement du Maroc en dattes. On estime que la consommation est de l'ordre de 3 kg/personne au niveau national, et de 15 kg/personne au niveau des zones de production. Les dattes occupent, du point de vue économique, une place remarquable parmi les productions arboricoles nationales. En effet, les dattes arrivent à la 5ème place, après les olives, les rosacées, les agrumes et les raisins, alors qu'au niveau des zones de production, elles détiennent la première place parmi les spécificités fruitières et constituent, de ce fait, le moteur de l'économie de ces zones. Malgré les potentialités que représente ce secteur, le Maroc importe une bonne partie de ses besoins en dattes de l'étranger. Cela se manifeste surtout au cours du mois de Ramadan, où des produits provenant essentiellement de la Tunisie et de l'Algérie font une percée dans le marché marocain. Le secteur dattier compte, à son actif, plusieurs atouts et forces qui le prédisposent à évoluer vers une filière de production hautement et durablement compétitive. C'est ce qui justifie toutes les initiatives prises par le gouvernement, avec l'aide parfois de bailleurs internationaux, visant la préservation et le développement du patrimoine phoénicicole à travers la mise en place de programmes et d'actions structurants. A cet égard, 7,5 Mds de DH, dont 5 Mds de DH de l'Etat sont programmés dans le cadre du Plan Maroc Vert pour développer le secteur au cours des années à venir. Par Charaf Jaidani Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.