Jeudi dernier, une importante cérémonie a été organisée à la Résidence de France, à Rabat, pour commémorer les 100 ans d'existence de la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM). Cette célébration s'est déroulée en présence de Pierre Moscovici, ministre français de l'Economie et des Finances et de plusieurs ministres marocains. Des moments d'émotion partagée et la réaffirmation du partenariat d'exception maroco-français. Cent ans déjà ! Ou 100 et pas une ride, dira le sens commun. Jeudi 31 octobre, la Résidence de France à Rabat s'est transformée en ruche ! Un mouvement incessant de personnalités, un va-et-vient de journalistes, des salons occupés et à quelques encablures, la télévision, la radio et un personnel agité. Il y avait de quoi, puisque la célébration du centenaire de la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc coïncidait avec la visite du ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici... Lequel a tenu plusieurs séances de travail avec des responsables marocains, dont notamment son homologue, Mohamed Boussaïd, Moulay Hafid Elalamy et plusieurs autres. Le discours que le ministre français a prononcé à cet égard aura été révélateur d'une volonté politique : le rapport du Maroc à la France ne souffrira d'aucune ambiguïté, quelle que soit la majorité qui gouverne la France. Pierre Moscovici s'est fait fort de défendre le modèle de coopération franco-marocaine, l'importante présence de la France au Maroc, à travers ses entreprises, ses investissements, la communauté d'expatriés et le volume d'échanges qui va crescendo. Il a souligné l'impératif de réorienter, désormais, la stratégie maroco-française de co-développement vers les marchés potentiels, notamment en Afrique, relais de croissance prisé. Il a rappelé l'importance stratégique pour la France de développer ses relations avec l'Afrique et mis en exergue le rôle que le Maroc est appelé à jouer dans ce cadre. «La France a besoin de s'appuyer sur des puissances régionales stables pour aller chercher des marchés en Afrique». La CFCIM a misé sur le Maroc pour en faire un «hub» continental, elle entend promouvoir les entreprises marocaines au niveau de l'Afrique, a-t-il indiqué. Et de souligner que le Maroc est un partenaire de qualité exceptionnelle, vu «ses infrastructures solides, ses institutions stables et ses pôles d'excellence». Moulay Hafid Elalamy a souligné, pour sa part, «qu'il est temps de passer à une nouvelle étape pour rattraper le temps perdu afin de développer de véritables partenariats triangulaires» ! C'est un acte de foi franco-marocain que cette célébration des 100 ans de la CFCIM, à laquelle, solennité oblige, ont pris part les hauts responsables des deux pays qui n'ont eu de cesse de louer la relation privilégiée qui soude leur amitié et refonde constamment leur coopération. Pierre Moscovici, du haut de ses convictions, n'a pas hésité à rendre hommage à la stabilité institutionnelle, politique et visionnaire du Maroc. Il a souligné, en particulier, la volonté des deux gouvernements de renforcer le «partenariat d'exception» qui constitue le socle d'opportunités entre les deux pays. Un tel hommage n'a certainement pas laissé indifférents les uns et les autres. En fin de compte, ce sont deux séquences qui ont ponctué la célébration du Centenaire de la CFCIM : la réunion franco-marocaine au niveau des ministres et la conférence de presse tenue par Joel Sibrac, président de la CFCIM et Philippe Confais, directeur général. Tous deux ont retracé l'histoire de la Chambre française depuis sa création le 23 juin 1913 à Casablanca qui avait coïncidé avec le lancement des travaux de construction du Port de Casablanca. Dès le départ, la Chambre s'était fixée un objectif, inscrit dans l'esprit du Traité de protectorat : contribuer au développement du Maroc. Un arrêté résidentiel, signé par le maréchal Lyautey lui-même, portant création d'une chambre à Casablanca et une autre à Rabat, fixait le chiffre des membres de cette première chambre qui intégrait aussi le secteur de l'Agriculture. Elle connaîtra par la suite un essor considérable, élargissant ses activités. Elle s'est hissée aux premiers rangs du peloton de toutes les chambres françaises à travers le monde. La Chambre française de Casablanca est la première en nombre d'entreprises adhérentes, dont près de 80% sont à capitaux quasi entièrement marocains. Elle est, aussi, la première en nombre de collaborateurs, la première au niveau de la qualité de services et de prestations en faveur des entreprises. Joël Sibrac et Philippe Confais ont souligné que la Chambre française a connu une évolution qui est parallèle à l'histoire du Maroc, marquée par la volonté de soutenir l'économie et le développement. «L'histoire de la CFCIM se confond avec celle des relations privilégiées et exemplaires entre la France et le Maroc», ont-ils remarqué. Elle conforte également ce «partenariat d'exception» que les deux pays ont instauré, illustré par le dynamisme que les dirigeants de la chambre lui insufflent. Par sa présence, son expertise et son expérience, la CFCIM accompagne «les stratégies nationales et les plans sectoriels lancés par les autorités marocaines, comme la Régionalisation ou d'autres chantiers» ! Les délégations régionales de la Chambre restent mobilisées dans ce sens, à Rabat, Fès, Marrakech, Agadir, Meknès, Oujda, Tanger. Entre autres soutiens, on peut citer celui accordé aux PME et aux entreprises de taille intermédiaires en provenance de France qui souhaitent s'implanter au Maroc. Elle apporte également un appui précieux aux entreprises marocaines qui souhaitent développer des activités à l'étranger. Les deux conférenciers ont, par ailleurs, lancé des «plans sur la comète» en suggérant un programme d'action pour l'avenir. Le moins que l'on puisse dire, est qu'il s'inscrit dans la continuité. La première annonce est le rappel que «la CFCIM veille à innover et à améliorer en permanence la qualité de ses services pour mieux s'adapter aux besoins de ses adhérents, soit près de 8.000 entreprises, et aux opportunités du marché» ! Au service des entreprises, et pas seulement françaises ! Tel est le slogan d'une Chambre qui transcende les anciens paramètres, les frontières et les cultures traditionnelles ! A l'image de l'amitié franco-marocaine, la CFCIM a édité un livre pour la circonstance, distribué à l'occasion du centenaire : «Histoire d'une jeune centenaire» !