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Marché du travail : Cette notion floue du travail non rémunéré !
Publié dans Finances news le 07 - 11 - 2013

S'établissant à 9,1% à la fin du troisième trimestre de 2013, le taux de chômage a légèrement baissé de 0,3 point par rapport à la même période de l'an dernier. C'est le secteur des services qui continue de drainer le plus de travailleurs en milieu urbain. Mais, c'est l'amélioration de la production agricole qui tire le chômage vers le bas sur le plan national avec une domination du «travail non rémunéré», soit la composante la plus floue du marché du travail.
139.000. C'est le nombre d'emplois créés entre les troisièmes trimestres de 2012 et 2013. 136.000 ont été créés en milieu rural contre 3.000, seulement, en milieu urbain. Un écart important qui dénote de la fragilité économique dans les villes mais qui, ne nous y trompons pas, montre également l'importance des conditions climatiques dans la création d'emplois au Maroc.
Après tant de réformes, le pays a toujours besoin de pluie pour faire travailler ses jeunes et ce n'est pas près de changer. En effet, selon le Haut commissariat au plan, «les emplois créés ont été en totalité, fournis par le secteur des «services» en milieu urbain et en quasi-totalité par le secteur de «l'agriculture, forêt et pêche», en milieu rural. Les trois-quarts de ces emplois sont de type non rémunéré et en quasi-totalité occupés par une main-d'œuvre féminine». En somme, c'est le travail non rémunéré qui constitue la principale source de création d'emplois dans le pays. Ce dernier, en plus d'être difficilement identifiable, n'est absolument pas créateur de capacité de consommation.
Il n'existe pas de définition exacte du travail non rémunéré, mais la plus répandue consiste à compter les travailleurs dans leurs maisons ou les champs. Quasi exclusivement composées de femmes, elles offrent un service, dans la communauté et dans un lieu de travail, lequel contribue à l'amélioration de l'environnement de travail et des conditions des personnes s'y trouvant, mais ne se concrétise pas par une rémunération. Quel crédit faut-il, donc, donner aux décisions gouvernementales prises sur la base de ces chiffres précaires et susceptibles d'évoluer rapidement et dans tous les sens ? Aujourd'hui plus que jamais, la baisse du chômage ne garantit, en rien, l'amélioration des conditions de vie des ménages.
L'emploi des jeunes toujours à l'arrêt en milieu urbain
Les hausses les plus importantes du nombre de chômeurs ont été constatées en milieu urbain et principalement chez les jeunes. Selon le HCP, chez ceux âgés entre 15 et 24 ans, le chômage s'est aggravé de 2,6 points, alors qu'il s'est apprécié de 1 point chez les adultes âgés de 35 à 44 ans.
Parallèlement, le taux de sous-emploi, représentant la part dans l'emploi des personnes qui ont involontairement travaillé moins que ce qu'elles auraient souhaité, a grimpé sur la période pour passer de 9% à 9,4%. Chez les jeunes âgés de 15 ans et plus, le nombre de postes en sous-emploi est passé de 446.000 à 458.000 personnes dans les villes et de 502.000 à 551.000 dans les campagnes. Une évolution qui épouse, parfaitement, la mollesse actuelle de la production nationale où les industriels travaillent en sous régime.


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