Bon nombre d'opérateurs économiques considèrent l'ouverture économique comme portant atteinte à la compétitivité du tissu économique. Pour sortir des sentiers battus, les industriels préconisent un certain nombre de propositions. "En dépit des mesures déployées en vue d'améliorer le climat des affaires, des réformes et pas des moindres butent encore». Ce constat n'est pas fortuit, mais découle d'une enquête effectuée par le Centre marocain de conjoncture (CMC) auprès des opérateurs économiques. Les responsables du tissu industriel marocain sont majoritaires et quasiment unanimes sur un tel constat. Mais il faut reconnaître qu'une telle conclusion a été confirmée par d'autres institutions spécialisées. Dans le dernier rapport Doing Business, publié par la Banque mondiale, il est écrit noir sur blanc que le Maroc a perdu du terrain en matière de compétitivité au profit d'autres économies. Un fait qui surprend à plus d'un titre dans la mesure où on s'attendait à une amélioration de la compétitivité dans un contexte où des pays à développement comparable subissent de plein fouet la crise politique. Un simple leurre ! Haro sur la libéralisation ! En effet, les responsables du secteur industriel au Maroc couvert par cette enquête, considèrent que l'état du tissu industriel marocain s'est dégradé au cours de ces dernières années, et ce pour des raisons aussi bien conjoncturelles que structurelles. 60% des chefs d'entreprises interrogés soulignent que le climat des affaires a une influence négative sur la situation du secteur. Aussi, la fragilité du tissu productif est-elle aussi un facteur explicatif. La rigidité du marché du travail, généralement décriée par plusieurs observateurs comme l'un des principaux déterminants de la faiblesse de la compétitivité, ne ressort pas comme tel dans les résultats de ce sondage. L'ouverture sur l'extérieur de l'économie marocaine qui, depuis plusieurs années, est considérée comme l'un des piliers de la stratégie économique du pays est avancée comme un écueil à la compétitivité par plus de 52% des sondés. Une chose est cependant sûre : comme souligné par d'autres enquêtes, le mal résulte essentiellement de l'incapacité de nos entreprises à faire face à la concurrence étrangère. Ils sont d'ailleurs 67% à reconnaître cette triste réalité. Ils suggèrent à ce sujet la prise de certaines mesures nécessaires pour alléger les contraintes qui pèsent significativement sur leurs activités. Ces mesures ont trait à l'allégement de la fiscalité, le renforcement du dispositif de soutien, le développement de l'apprentissage par 55% des sondés et une plus grande maturité du dialogue social. Ils sont globalement catégoriques sur la mise en œuvre d'une stratégie novatrice à même d'impulser une dynamique nouvelle tournée essentiellement vers les marchés extérieurs. Une dynamique qui devrait faire ressortir la coordination et la concertation entre les différentes parties prenantes. Nous pouvons donc déduire que ladite enquête confirme sur bien des aspects les conclusions de nombreux travaux entrepris sur le sujet par les institutions de référence dans ce domaine.