Pour la première édition du Sommet francophone des DSI placée sous l'égide du ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, International Data Corporation (IDC), a réuni les 23 et 24 mai, une centaine de décideurs IT de toute la région autour du thème «Saisir le moment : transformer, innover et collaborer». Venus de Tunisie, d'Algérie, du Sénégal, de Côte d'ivoire, du Cameroun, de Mauritanie et du Maroc, les participants ont échangé leurs expériences et avis sur les tendances émergentes en matière de TIC qui façonneront le monde des affaires dans les prochaines années. Le maître mot était d'intégrer l'Afrique dans l'économie numérique mondiale et dans les réseaux de l'information. Bien que l'ambition de connecter l'Afrique au réseau mondial affiche clairement son objectif commercial, celui d'offrir des opportunités d'affaires aux opérateurs économiques internationaux et nord-africains, l'objectif des participants semble, quant à lui, s'inscrire dans un projet plus vaste de diffusion culturelle du modèle économique africain émergent. Le vice-président d'IDC et Directeur général du Moyen-Orient, Afrique et Turquie, Jyoti Lalchandani, et la Directrice Générale de l'Afrique Francophone, Ouafa Kathir, ont dirigé les ateliers en accueillant les délégués qui se sont réunis pour cette première édition afin d'examiner les quatre leviers technologiques, à savoir : Le Cloud, la mobilité, les médias sociaux et l'analyse de données et leur rôle dans l'évolution du mouvement de l'industrie IT. C'est ce qu'IDC appelle «la troisième plateforme». S'appuyant sur des recherches approfondies des DSI, les experts des TI ont mis en évidence les questions clés dans les agendas des décideurs d'informatique au cours des douze prochains mois, ainsi que les défis auxquels font face aujourd'hui les DSI de l'Afrique francophone, en détaillant les perspectives globales d'investissement en TIC pour la région. Un contexte favorable à l'acculturation numérique Les compressions budgétaires, le déficit en compétences IT, l'explosion des données, plus de parties prenantes que jamais et un paysage concurrentiel en évolution rapide; c'est ce qui caractérise aujourd'hui le cadre de travail des DSI au niveau mondial. Toutefois, les marchés émergents tels que le Moyen-Orient, l'Afrique et la Turquie attirent de plus en plus les investisseurs mondiaux. En parallèle, les secteurs public et privé, dans cette région, augmentent leur taux d'investissement, avec l'adoption des TIC et l'évolution des dépenses nécessaires. Cette situation présente de nombreux défis pour les DSI, mais aussi une aubaine pour les firmes multinationales spécialisées dans les NTIC. D'une part, les contraintes budgétaires ont forcé les départements informatiques à une réduction des coûts et à l'adoption du mode «optimiser/exploiter». D'autre part, les besoins des entreprises explosent en raison de la volatilité des marchés. Les organisations doivent repenser leurs stratégies d'investissement : toute nouvelle dépense en capital est analysée à la loupe. Par conséquent, les nouveaux modèles de prestation, les prix et les services TIC sont de plus en plus attrayants et ont une plus grande souplesse de disponibilité. Une donne qui facilite l'introduction des NTIC et l'implantation des prestataires dans les pays africains et remodèle les institutions pour qu'elles s'y adaptent. La migration vers la 3ème plateforme Selon IDC, l'année prochaine sera celle où l'industrie IT passera à la vitesse supérieure pour migrer vers «la troisième plateforme», basée sur la mobilité, les services Cloud, les réseaux sociaux et l'analytique. Une transition que le cabinet reconnaît évoquer depuis plusieurs années mais qui, en 2013, devrait se concrétiser : «L'industrie IT dans son ensemble évolue beaucoup plus vite que beaucoup ne le perçoivent. Entre 2013 et 2020, ces technologies vont porter environ 90% de la croissance du marché IT», estime-t-on au sein d'IDC. Plus précisément, la dépense IT mondiale atteindra 2,1 trillions de dollars en 2013, soit une hausse de 5,7% par rapport à l'année dernière. Une croissance portée à près de 57% par les terminaux mobiles, soit 20% de croissance. Les segments du logiciel et des services devraient progresser de 6 et 4% respectivement. Ceux des PC et des serveurs devraient «renouer avec une croissance modeste». S. Z. DSI : Un métier en mutation Comment gérer les opérations de façon optimale et libérer les ressources nécessaires à la préparation de l'avenir de l'entreprise ? Il est indispensable pour une entreprise d'être capable de répondre aux enjeux de demain. C'est ainsi que de plus en plus de structures se tournent vers l'externalisation de leurs processus métier, le BPO (Business Process Outsourcing), qui apparaît comme un levier de transformation indispensable. Le premier service externalisé est l'informatique. Dans un contexte extrêmement volatile, la pression pour obtenir des gains d'efficacité et de rentabilité se fait plus forte. D'autant plus que les besoins des entreprises en nouvelles technologies et en solutions informatiques évoluent vite et que le personnel permanent dans l'entreprise se trouve dépassé par cette évolution. En fournissant des résultats significatifs, le BPO améliore radicalement la performance des opérations quotidiennes, le tout à moindre coût. Cette approche confère plus d'agilité et de réactivité pour répondre au changement ; elle incite à adopter de nouveaux business models, plus innovants. Donc, quel avenir a le DSI dans l'entreprise, si toutes les prestations sont externalisés ? Dans ce sens, les intervenants au Sommet ont mis l'accent sur la mutation du DSI d'un responsable opérationnel à un contributeur interne en matière de conseil et d'orientation stratégique.