◆ Avec de petites exploitations irriguées et bien entretenues, le rendement a été préservé. ◆ Une bonne partie de la production est destinée à l'export.
Par C. Jaidani
Contrairement à la céréaliculture qui a été fortement impactée par la sécheresse, avec une baisse des récoltes de plus de 70% comparativement à la normale, les filières de niche ont montré une certaine résilience. Par exemple, la branche des plantes aromatiques et médicinales poursuit sa lancée, avec une production maintenue à 33.000 tonnes. Grâce à la diversité naturelle et géographique du Maroc, avec plus de 4.200 espèces, l'activité présente des potentialités de développement importantes. «La quasitotalité des exploitations sont de petites tailles avec moins d'un hectare et font appel à l'irrigation. Elles sont soigneusement entretenues, ce qui leur a permis de résister à la sécheresse et de générer une bonne productivité», souligne Mohamed Rafiki, consultant en génie rural. «Ce genre de filières procure des revenus alternatifs aux communautés locales, surtout dans les régions enclavées où la pauvreté est dominante. Des produits comme le safran, la rose, le jasmin, la verveine, la menthe ou le géranium sont très demandés aussi bien par le marché national qu'à l'export, engendrant des marges bénéficiaires encourageantes», ajoutet-il. En effet, la production du Maroc lui a permis de conserver sa position de 12ème exportateur mondial et il a tous les atouts pour améliorer ce classement. Ces filières de niche ont été très peu impactées à l'export, surtout pour les produits destinés à la parfumerie et à la cosmétique, fortement sollicités par des multinationales ou des marques de renom. Outre les industriels français, les produits marocains ont pu conquérir de nouveaux marchés comme le Japon, le Canada, la Suisse ou l'Allemagne. D'autres filières de niche comme l'héliculture présentent de bonnes performances. La production nationale culmine à 15.000 tonnes, dont 85% sont destinés à l'export. L'activité est basée essentiellement sur la collecte, mais elle tend de plus en plus vers l'élevage de l'escargot, surtout les variétés à haut calibre. Le climat tempéré du Royaume peut assurer deux récoltes par an et un rendement à l'hectare de 10 tonnes, présentant une marge pouvant atteindre plus de 40% de l'investissement engagé initialement. Les produits sont écoulés en Europe à un prix de gros variant de 8 à 10 euros/kilo.