Les tomates vont rougir devant les éloges dithyrambiques. Les pois chiches vont se bousculer pour être en première ligne et montrer leur rondeur. Les vaches vont meugler en se dandinant dans des étables bien décorées pour la circonstance, profitant bien de leur statut de stars de quelques heures. Devant des agriculteurs fiers, vêtus de leurs plus beaux atours, les visiteurs vont se caresser la panse, s'imaginant déjà ce que serait leur plat de couscous avec ces produits et animaux du terroir. Mais qu'ils se ravisent d'y penser : meuhhh !!!, la vache ne passera pas à l'abattoir, tout comme les tomates et autres pois chiches ne passeront pas par la case marmite. Du moins, le temps que durera le SIAM. C'est leur fête. On s'interdit donc de leur faire leur fête. Laissons-leur montrer au monde entier ce que l'agriculture marocaine, locomotive de l'économie nationale, est capable d'offrir ! Car, c'est bien cela le Salon international de l'agriculture au Maroc qui se tient à Meknès : une vitrine internationale pour découvrir ce qui se fait de mieux dans l'agriculture marocaine. Une agriculture qui a des ambitions de développement et de modernisation autrement plus importantes depuis la mise en place du Plan Maroc Vert, un levier aujourd'hui incontournable pour la valorisation des filières agricoles. Les pouvoirs publics croient en ce Plan. Les opérateurs privés également, et ils s'y investissent. Reste que si les ambitions du Maroc en la matière sont clairement définies, il n'en demeure pas moins vrai qu'il existe encore de nombreuses contraintes qui freinent la croissance pérenne du secteur agricole. Et, sans aucun doute, ces questions seront largement abordées lors des Assisses de l'agriculture qui se tiennent en marge du Salon. Mais gageons d'ores et déjà que l'invitée vedette, et peut-être indésirable pour certains lobbies, sera certainement la fiscalisation du secteur de l'agriculture. Un sujet qui fait débat actuellement.