Depuis l'indépendance, le Maroc a opté pour le tourisme et l'agriculture comme secteurs-clés pour son développement. Il est clair que ces deux secteurs font l'objet d'une attention toute particulière de la part des gouvernements qui se sont succédé. Les directives Royales sont formellement strictes, dans le sens d'améliorer et de promouvoir ces deux secteurs-clés de l'économie nationale qui font vivre des millions de Marocains et qui assurent une bonne partie des avoirs en devises. Depuis son accession au trône alaouite, S.M. le Roi Mohammed VI n'a cessé d'inciter les responsables nationaux à encourager le tourisme et l'agriculture. Sachant, lui dont la vision est plus profonde, que ces deux secteurs seront dans le futur proche deux grands piliers qui permettront au Maroc d'aller de l'avant et de pouvoir engendrer des effets d'entraînement sur l'ensemble du tissu économique national. En matière de tourisme, la politique nationale relative à ce secteur envisage 10 millions de touristes en l'an 2010, d'où les grandes démarches entreprises pour encourager cette activité à l'échelle locale et internationale. « Kounouz Biladi » en est l'exemple fort. La baisse des prix des transports internationaux, en témoigne, à son tour,. Les richesses naturelles, la situation géographique du pays, ses monuments historiques et sa diversité ethnique, culturelle et artistique, font de lui un pays d'amour, de paix et de fraternité, capable d'accueillir tous les peuples sans discrimination. S.M le Roi Mohammed VI insiste sur l'action de fidélisation et de conquête des marchés touristiques, appelant ainsi les professionnels du secteur à se déployer sur deux fronts pour gagner le pari de la stratégie nationale 2010 : «La fidélisation et l'élargissement des marchés émetteurs traditionnels et une action combative pour la conquête de nouveaux marchés prometteurs». «Les structures d'accueil ne sauraient répondre pleinement à leur objectif que si elles sont résolument soutenues par des mesures d'accompagnement appropriées», précise le Souverain dans un message adressé aux participants aux 4èmes Assisses nationales du tourisme, organisées dernièrement à Casablanca. Implication du privé Conscient de l'importance de la communication dans la promotion du produit touristique, S.M le Roi a réaffirmé que cette politique de fidélisation «doit viser à diffuser une image séduisante du Maroc dans le monde en s'appuyant sur une campagne de promotion efficiente menée par l'Office national marocain du tourisme, modernisé et professionnalisé à cette fin». Le privé, principal acteur dans le secteur du tourisme, a été invité par le Souverain à redoubler d'efforts et à s'impliquer davantage pour réussir cette ambitieuse entreprise. Cette politique, aux yeux du Souverain, doit être soutenue par des initiatives promotionnelles entreprises par les professionnels privés où les associations doivent s'impliquer davantage que par le passé. La politique Royale est claire et nette, dans ce sens : « Le secteur touristique, à l'instar des autres secteurs productifs, doit parachever sa mise à niveau avant 2010 car, à cette échéance, il devra être solidement armé pour faire face à la concurrence et soutenir la compétition», a affirmé S.M. le Roi pour inciter les différents acteurs à prendre les mesures qui s'imposent pour gagner ce pari. Le secteur «doit, dès à présent, a souligné le Souverain, agir pour rattraper le retard qu'il accuse, rénover ses méthodes de gestion, améliorer son label de qualité, former les 70.000 cadres nécessaires et assumer sa part des engagements souscrits dans l'accord-cadre qu'il a conclu, sous Notre égide, avec notre gouvernement». En revanche, S.M le Roi n'a pas caché, à l'occasion des Assises du tourisme, sa satisfaction des résultats enregistrés par le secteur national malgré la morosité que connaît l'économie mondiale et la crise vécue par le secteur dans plusieurs pays. «Malgré une conjoncture mondiale défavorable, notamment dans la région méditerranéenne, a ajouté le Souverain, le Maroc a néanmoins continué à progresser de façon satisfaisante en améliorant, d'année en année, le rythme de création de nouvelles capacités d'hébergement. Ainsi, de 3.800 lits créés en 2001, il a réalisé quelque 8.500 lits en 2003, bien que cette performance soit, à Notre avis, en deçà de ce qui était attendu». Certes, et comme le veut S.M le Roi, «pour une stratégie étalée sur une décennie, une évaluation pertinente ne peut se faire qu'à mi-parcours. Toutefois, les succès obtenus dans la concrétisation du plan Azur concernant les stations côtières de Saïdia, Mogador, Lixus et Al Haouzia laissent présager que la capacité d'accueil sera augmentée de façon substantielle dans les prochaines années». Il est à noter dans ce sens les différentes mesures prises par l'Etat pour promouvoir les investissements touristiques, surtout étrangers. Le Souverain a souligné la nécessité de soutenir la stratégie nationale par l'organisation de l'épargne nationale, son orientation vers l'activité touristique, la simplification et la modernisation du système fiscal, d'une part et, d'autre part, l'aménagement de ressources stables pour la promotion touristique, notamment à travers la taxe y afférente. La réorganisation du transport aérien est également indispensable pour la réussite de la stratégie touristique nationale, pour que le transport cesse d'être «un handicap dissuasif» et devienne «un réel facteur persuasif de la politique de promotion touristique». «Nous vous invitons tous à redoubler d'effort et de mobilisation pour gagner le pari de l'échéance 2010», a conclu le Souverain. L'agriculture : l'autre secteur stratégique L'agriculture, à son tour, bénéficie du même intérêt Royal. Le Souverain a présidé dernièrement une réunion consacrée à des actions concrètes proposées afin de faire face aux difficultés qu'a connues la campagne agricole 2004-2005. Parmi les grandes lignes retenues, le programme d'action du Crédit Agricole du Maroc à destination du monde rural, qui consiste notamment en l'abandon de l'encours de la dette de 100.000 agriculteurs. Cette mesure, dont le coût s'élève à près de 3 milliards de DH, s'appliquera aux petits exploitants, d'ores et déjà recensés, qui évoluent dans des conditions économiques très précaires. Pour les autres agriculteurs actifs touchés par les mauvaises conditions climatiques, il a été décidé un traitement adapté avec l'abandon des intérêts de retard et des pénalités. Ce plan vise également l'encouragement des programmes de reconversion des sols, avec en particulier la mise en place d'une ligne de financement de 3 milliards de DH pour la culture de l'olivier, 1 milliard de DH pour d'autres cultures dont l'arboriculture, le caroubier, les plantes médicinales, les épices et les cultures bio. D'autres lignes sont prévues pour la promotion de l'investissement, en particulier pour l'irrigation et la mécanisation, la création d'une industrie de service en milieu rural. Enfin, il a été décidé la modification du mode de financement de la campagne céréalière par l'adoption d'une nouvelle forme de crédit revolving sur 5 ans. Pour renforcer l'objectif de développement durable en milieu rural, la création de «Dar El Fellah», une structure destinée à accompagner l'agriculteur dans toutes les étapes nécessaires à la création et à la pérennisation de l'entreprise agricole, est également proposée. Une telle structure prévoit l'encadrement de 350.000 agriculteurs sur les cinq prochaines années. Entre le tourisme et l'agriculture, l'économie nationale s'attend à de nouveaux horizons. Le marché mondial est si important qu'il faut le conquérir de toute urgence mais avec efficacité. Telle est la préoccupation des responsables des deux secteurs, sous les directives du Souverain.