Malgré une augmentation de 25,3% par rapport à 2011 du montant des opérations par TPE, celui-ci reste insignifiant comparativement au montant des opérations de retrait. L'élargissement du parc des commerçants équipés de TPE concerne particulièrement les grandes enseignes et les grandes surfaces de ventes. Les petits commerçants estiment que la commission monétique constitue un frein pour l'essor de ce mode de paiement. Avec le processus de démocratisation au Maroc, le développement de la monétique est devenu une obligation et non pas un choix. Laquelle obligation, soutenue par une politique gouvernementale, vise à travers le plan Maroc numérique à accélérer l'essor du secteur. Il faut dire que l'activité monétique a enregistré au cours des dernières années une croissance soutenue. Preuve en est, les résultats publiés par le Centre monétique interbancaire qui révèlent que les opérations de retrait d'espèces sur le réseau des guichets automatiques et de paiement auprès des commerçants/marchands par cartes bancaires, ont atteint un montant global de 180 Mds de DH. Soit une croissance de 16,3% comparativement à 2011, poussée par le développement rapide des nouvelles technologies, le changement du mode de consommation, la croissance du taux de bancarisation... En 2012, le montant des opérations de paiement par cartes marocaines auprès des commerçants affiliés au CMI a atteint 9,6 Mds de DH. Même si ce montant a progressé de 25,3% par rapport à 2011, il reste insignifiant comparativement au montant des opérations de retrait qui a atteint 155 Mds de DH. La méfiance persiste L'activité de paiement par carte représente seulement 5,8% du total des opérations. Les transactions électroniques sont monopolisées par l'utilisation des guichets automatiques bancaires (GAB) avec 93%. Plusieurs facteurs contribuent au faible taux de pénétration du paiement électronique. Le premier est le mode de consommation des Marocains qui, de par la culture, préfèrent largement le règlement par cash. En effet, une grande majorité des détenteurs de cartes bancaires demeure réticente à ce mode de paiement, à la fois par prudence et par manque de confiance dans le circuit de paiement. Autre frein majeur, l'équipement des commerçants en terminaux de paiement électronique. Il est vrai qu'il y a eu élargissement du parc des commerçants équipés de TPE mais cette augmentation concerne particulièrement les grandes enseignes et les grandes surfaces de ventes. Ce mode de paiement assure certes une meilleure traçabilité et transparence des transactions, mais n'allèche toujours pas les petites commerçants. Certains estiment que la commission monétique comprise entre 1 et 3% reste relativement élevée, notamment pour les petites transactions. En effet, pour un achat de 100 DH, le commerçant devra payer entre 1 à 3 DH sur une marge de 5 à 10 DH. D'autres, en revanche, refusent catégoriquement de se munir de cet outil de paiement, notamment ceux qui opèrent dans l'informel et qui préfèrent garder leur chiffre d'affaires à l'abri des regards. Concernant le monde rural, le recours au paiement électronique ne semble pas susciter l'engouement des habitants qui sont toujours sur la voie d'adopter le concept de la bancarisation.