L'économie mondiale aurait progressé de 5,1% en 2004, tirée essentiellement par la vigueur des économies américaine et chinoise. En 2005, cette tendance se poursuivrait à un rythme plus modéré. Dans un tel contexte, l'économie nationale continuerait d'être relayée par la demande intérieure. Depuis près de trois décennies, l'économie mondiale a clôturé l'exercice 2004 sous de bons auspices. Les études disponibles indiquent que la croissance aurait progressé de 5,1% après avoir été de 4% en 2003. Ce résultat est le fruit d'une croissance du commerce mondial des biens en volume, de 10,7% contre 5,3% en 2003. Encore faut-il rappeler que par zone géographique, la vigueur des économies chinoise et américaine dont les taux de croissance se sont respectivement établis à 9,5% et 4,4%, ont fortement contribué à ce rebond d'activité. Au contraire, au Japon et dans la zone Euro, l'activité a reculé au second trimestre 2004 ramenant leur croissance annuelle, respectivement à 2,6% et 2%. Ceci étant, un des faits marquants de l'exercice 2004 est l'accentuation des tensions sur les cours des matières premières, en particulier le pétrole. En 2004, les cours de pétrole ont connu une hausse de 34%. Une telle tendance s'est poursuivie en ce début d'année 2005, avec les prix du brut supérieurs à 60 dollars le baril depuis juin 2005. «A l'instar de cette envolée des cours du pétrole, l'accélération de la croissance mondiale, en s'appuyant sur un policy mix très accommodant notamment aux Etats-Unis, a entraîné une aggravation des déficits jumeaux qui ont accentué l'affaiblissement du Dollar», soulignent les analystes de la DPEG. Cet affaiblissement aurait pu être le plus important en l'absence des interventions des banques centrales asiatiques en faveur des titres du Trésor américain. Quelles prévisions à l'échelle mondiale en 2005 ? Les prévisions établies à cet effet présument qu'en 2005 l'activité mondiale demeurerait certes soutenue, mais avec un rythme inférieur à celui de 2004. A la tête du peloton, on retrouvera encore les États-Unis et la Chine. Quant au Japon et à la zone Euro, il est fort probable qu'ils continueront de pâtir de la faiblesse de la consommation des ménages et de l'essoufflement de la demande extérieure. Au cours du premier trimestre 2005, la croissance du PIB s'est établie à 3,1% grâce à la bonne tenue de la demande intérieure notamment la croissance des ménages, tandis que la demande extérieure est restée atone. Aux États-Unis, les indicateurs conjoncturels disponibles font état d'une modération du dynamisme de l'activité économique. Le redressement de l'activité aux États-Unis conjugué aux pressions inflationnistes suscitées par la flambée des cours du pétrole a amené la Fed à poursuivre graduellement la normalisation de sa politique monétaire, en relevant son taux directeur de 25 points de base début mai 2005, pour le ramener à 3%. En agissant de la sorte, la Fed s'est fixé comme objectif de limiter la demande intérieure et aussi des importations, tout en assurant des conditions de financement favorables à l'investissement sans pour cela affecter le redressement du marché du travail. Pour l'économie nippone, les indicateurs conjoncturels publiés au cours du premier trimestre 2005 font état d'une évolution mitigée de l'activité. Cette situation résulte essentiellement du repli de la demande mondiale des produits du secteur informatique conjugué au renchérissement des cours pétroliers et de l'appréciation de la monnaie nippone. Par ailleurs et compte tenu du tassement des exportations, notamment à destination de la Chine, le PIB au Japon croîtrait de 0,8% en 2005. En ce qui concerne l'économie chinoise qui a réalisé 9,5% en 2004, les prévisions des analystes tablent sur un prolongement des performances en 2005, mais à un rythme plus modéré. Les organismes internationaux tablent sur un début d'atterrissage en douceur de l'économie chinoise en 2005, consécutif à l'accélération du resserrement des politiques monétaire et budgétaire. Cette tendance se trouve parfaitement confirmée par les objectifs plutôt restrictifs arrêtés par les autorités chinoises: 8% pour le PIB, 16% pour la FBCF et 15% pour le commerce extérieur. De même, une éventuelle décision américaine ou européenne d'appliquer la clause de sauvegarde pour freiner les importations des produits du textile-habillement pourrait conduire à une révision à la baisse de la contribution des échanges extérieurs à la croissance chinoise. Au Maroc, l'effet dépendance se ferait ressentir... Impossible de passer en revue l'économie internationale sans se soucier du comportement de l'économie marocaine dans un contexte aussi hostile que celui qui prédomine actuellement. Le premier trimestre 2005 s'est achevé sur un trend baissier. Les principaux indicateurs tel que celui des exportations ont connu une nette dégradation (6,6%). En revanche et comme on s'y attendait, les importations ont affiché une hausse de 9,1% essentiellement en raison de la hausse du prix du pétrole. Ainsi, et selon l'Office des Changes, le solde commercial a affiché une dégradation de l'ordre de 32,9%. Les analystes de la DPEG estiment par ailleurs que le contexte international serait encore difficile pour un pays comme le nôtre. Ils citent à cet effet le prolongement de la tendance haussière des cours des matières premières, le pétrole en particulier, qui entraînerait ipso facto un renchérissement de la facture pétrolière. Les tensions qui pèsent sur le Dollar entraîneraient une appréciation de l'Euro préjudiciable à l'économie européenne et, partant, un ralentissement de la demande d'importation adressée à notre pays. Enfin, l'abolition de l'accord multifibres en vigueur en janvier 2005, laisse profiler la persistance des menaces de la concurrence chinoise sur les marchés européens. A l'instar de ce qui précède, d'autres éléments devront entrer en considération lors des simulations. Il s'agit du ralentissement de l'activité et de la dégradation du marché du travail qui devraient peser sur la consommation privée. A cet égard et dans un contexte sujet à aggravation, il s'avère primordial de mettre les bouchées doubles en ce qui concerne la diversification des sources énergétiques afin de réduire cette dépendance très coûteuse. En parlant toujours de dépendance, il est également indispensable de persévérer dans la diversification des partenaires tout en assurant une présence des entreprises nationales sur des marchés à fort potentiel.