Depuis 2011, le secteur du crédit a procédé à une révision des conditions d'octroi. Bien que les impayés aient affiché une hausse en 2012, Wafasalaf a continué de baisser son coût de risque. Le point avec Laïla Mamou, présidente du Directoire de Wafasalaf. Finances News Hebdo : Peut-on avoir une idée sur l'évolution du taux des créances en souffrance en 2012 ? Laïla Mamou : L'encours en souffrance à fin 2012 des sociétés de crédit à la consommation, selon les chiffres communiqués par l'APSF, s'élève à 5,690 Mds DH, en recul de 2,43 % par rapport à l'exercice 2011. Cet encours représente un taux de créances en souffrance de 12,72 % contre 13,76 % à fin 2011. Cette amélioration de 104 points de base trouve son origine dans l'effort de recouvrement et d'assainissement mené par les différents opérateurs du secteur. F. N. H. : Les provisions constituées par Wafasalaf sont-elles forfaitaires ou proportionnelles aux créances en souffrance ? L. M. : Elles sont conformes aux exigences réglementaires de la circulaire 19/G de Bank Al-Maghrib. Par ailleurs, à Wafasalaf, le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions est de 85%, ce qui dénote d'une bonne qualité de son portefeuille. F. N. H. : Quel type de corrélation existe-il entre l'évolution des crédits octroyés et celle des créances en souffrance ? L. M. : En 2010, les effets de la crise mondiale se sont répercutées sur le Maroc et ont généré une flambée des créances en souffrance pour atteindre une évolution de +18%, alors que la distribution des crédits avait chuté de 5 %. Depuis 2011, le secteur du crédit a procédé à une révision des conditions d'octroi et s'est fortement mobilisé dans le recouvrement des créances en souffrance. Ainsi, à fin 2012, dans un marché où la distribution des crédits est en recul de 2,5 %, l'encours des créances en souffrance a baissé de 2,4%. Je pense que nous ne pouvons pas toujours faire une corrélation directe entre l'évolution des crédits et l'évolution des créances en souffrance car cela dépend de l'environnement économique du moment. Mais dans un environnement économique stable, la corrélation peut se faire aisément. F. N. H. : Jusqu'à quel point le recours à la Centrale des crédits et au renforcement des systèmes de scoring octroyés, aussi bien pour les entreprises qu'aux particuliers, remédie-t-il à la hausse des créances en souffrance? L. M. : Il y a lieu de noter qu'avant la mise en place de la Centrale des incidents (crédit bureau), la profession (APSF) avait déjà mis en place en 2002 un système commun d'aide à l'appréciation du risque à l'entrée (SAAR). Ceci a contribué à contenir la montée du risque pour l'ensemble des sociétés de crédit. Depuis 2010, le recours à cette Centrale des risques de la Banque Centrale permet de maîtriser davantage le risque à l'entrée, grâce au rapport de solvabilité fourni par cette institution et alimenté par l'ensemble des opérateurs financiers (banques, sociétés de crédit à la consommation et sociétés de micro crédit). Par rapport à notre outil de score, Wafasalaf revoit régulièrement ses grilles de notation en tenant compte du profil client et de l'évolution de son comportement par rapport au crédit. Wafasalaf en est actuellement à sa 6ème génération de grille de score. Par ailleurs, Il est à noter que malgré la hausse des impayés constatée dans le marché en 2012, Wafasalaf a continué de baisser son coût de risque et ce, grâce à sa politique de maîtrise du risque en amont et à l'efficience de nos chaînes de recouvrement. Un risque sécurisé à l'entrée permet, in fine, de générer un risque maîtrisé à la sortie.