Depuis sa création en 1995, Moroccan Food Processing a su simposer comme leader dans la préparation et le conditionnement des jus de fruits, de conserves végétales et de fruits et légumes surgelés. Pourtant, la consécration de lun de ses produits viendra dailleurs. «Agadir», un pur jus dorange a été élu «coup de cur» suite à une enquête de consommation réalisée par lhebdomadaire français Mariane. Entretien avec Hassan Berranoune, Directeur Commercial et Marketing de Margafrique, entité commerciale des produits de MFP. Finances News Hebdo : Comment avez-vous accueilli la consécration de votre jus «Agadir»? Hassan Berranoune : En fait, cela fait trois ou quatre ans que nous essayons de pénétrer le marché européen, principalement français. Pour cela, nous avons participé à plusieurs salons internationaux. Dailleurs, lors du Salon international de l'Alimentation tenu en 2004 à Paris, nous avons pu référencer le produit dans une centrale dachat française avec laide dune société de distribution basée au niveau de la capitale française. Nous avons pu introduire «Agadir», qui est un pur jus dorange, sur le marché de lHexagone. Avec cette enquête de Mariane, nous avons, certes, été agréablement surpris, mais à moitié parce que nous savons ce que nous notons dans notre produit. Cest du pur jus dorange écrasé et conditionné directement sans aucun ajout. De plus, quand vous buvez «Agadir» ou le nectar «Al Bustane», il est différent dune période à une autre parce que son goût dépend tout simplement de la variété dorange que nous avons écrasée. Il y a plusieurs variétés de jus, et selon la saison, il sera plus ou moins acide, sucré et coloré tout en étant 100 % naturel, alors que les produits concurrents sont standardisés. Donc, notre point fort est ce côté purement saisonnier. Cest cet aspect très naturel et très spontané qui a fait primer notre production. F. N. H. : Pourquoi avoir baptisé votre produit «Agadir», sachant que vous ne vous approvisionnez pas seulement dans cette région ? H. B. : Le choix de baptiser ce produit ainsi nest pas fortuit puisque cest du pur jus dorange essentiellement destiné au marché européen. Nous nous sommes axés sur la connotation positive, la connotation touristique, la connotation de rêve quinspire Agadir. Il convient à cet égard de rappeler, quen plus dêtre une importante région de production de lorange, Agadir est lune des destinations les plus prisées pour le touriste européen, surtout allemand. Le fait de prendre comme nom Agadir nétait, donc, pas fortuit. F. N. H. : Quel a été limpact de cette distinction de Mariane concernant votre présence sur le marché européen et français ? H. B. : Suite à larticle paru dans Mariane, nous avons eu plusieurs retombées. Nous avons participé tout récemment au Salon «Ethnic food». Comme son nom lindique, cest un Salon destiné aux productions ethniques. Nous avons invité les gens de la distribution et avons été ravis de la visite de «Carrefour», «Metro», «Auchan» et dautres centrales dachat françaises qui ont montré leur intérêt pour «Agadir». Actuellement, nous sommes en phase de négociation pour que notre produit soit présent sur dautres étalages. F. N. H. : Combien de parts de marché détenez-vous au niveau national ? H. B. : Aujourdhui, nous sommes pratiquement la seule entreprise qui travaille dans ce secteur. Il y a une autre entreprise concurrente, mais elle travaille de manière sporadique. Toutefois, sur le segment de la transformation de lorange, nous sommes pratiquement la seule société aujourdhui sur le marché. Auparavant, il y avait Fruitmat, mais avec tous les déboires quelle a connus, elle a dû mettre la clé sous le paillasson. F. N. H. : Justement, de quels problèmes souffre la filière de la transformation de lorange ? H. B. : Il y a les problèmes dapprovisionnement, qui sont généraux et communs à lensemble de lindustrie agroalimentaire. Nous avons beaucoup de problèmes en amont quand nous transformons des fruits et des légumes et que nous ne sommes pas sûrs dêtre suffisamment approvisionnés, que ce soit pour lorange, la tomate, la pêche, labricot Je crois que cest un problème général. Encore tout récemment, il y a eu des appels doffres concernant la prise en charge et la gestion de terrains qui appartenaient à lEtat, dans le cadre de la privatisation des terrains appartenant à la Sodea et la Sogeta. Je crois quune telle opération vient en partie répondre à la problématique de lapprovisionnement. Aujourdhui, surtout cette année, nous navons pas eu ce problème puisque nous sommes la principale entreprise uvrant dans le secteur. F. N. H. : La production est-elle bien régulée par rapport aux besoins de cette branche dactivité ? H. B. : Vous savez, lorange des vergers marocains et essentiellement destinée à la bouche. Ce que nous achetons, cest ce quon appelle les écarts de triage revendus par les stations demballage. Il sagit doranges aussi juteuses que bonnes mais qui sont moins «présentables» pour un marché à lexport. Cela permet aux producteurs de réguler leur production, puisquils ne peuvent pas tout exporter. Donc, une partie va à lexport et lautre à la consommation du marché local. Le reste est destiné à lécrasement dont la part varie entre 10 et 15% de la production. Mais ce sont les stations demballage qui connaissent le chiffre exact. Et sil y avait une bonne coopération entre les stations, les producteurs et les entreprises de transformation comme la nôtre, je pense que le marché serait bien régulé.