La vulnérabilité de notre pays et sa dépendance directe des fluctuations du marché énergétique international nest pas sans conséquences pesantes sur notre économie nationale. Toutefois, au regard des impacts négatifs dune telle vulnérabilité, on se demande si le Maroc dispose vraiment dune politique énergétique bien claire. Comme les énergies renouvelables restent chères et hors de portée des pouvoirs publics et des opérateurs économiques, le choix stratégique en la matière devra se faire, nécessairement, avec ce qui existe sur le terrain. Certes, lEtat est contraint à une logique de désengagement et douverture du secteur; mais cela nexclut en rien que la sécurité de lapprovisionnement demeure une tâche essentielle qui relève de son ressort. Avec un montant de 26 milliards de DH, soit 95% de la facture énergétique, cette dépendance «sans faille» à légard des fluctuations du marché doit être résolue en faveur dune vision cohérente devant aboutir à un double objectif : une consommation rationnelle et un tissu national compétitif. Dailleurs, cest dans ce cadre que certains analystes ont interprété lintroduction de lhoraire continu qui entrera en vigueur à partir du 4 juillet prochain. Dun autre point de vue, cette année 2005 a vu lentrée en force du gaz naturel, notamment avec la centrale de Tahaddart qui consommera 500 millions m3 par an. Ceci est dautant plus remarquable que le pétrole ne représente actuellement que 60% dans le bilan énergétique, alors quil était de 90%, il y a une décennie. Ceci démontre que «la culture» des énergies renouvelables commence à germer dans lesprit de lEtat et celui des opérateurs économiques. La contribution du charbon, par exemple, continue sur sa lancée constatée, depuis quelques années, avec un pourcentage dans le bilan énergétique qui a atteint en 2004 31,5%. En effet, il ne faut pas oublier que 57% de lélectricité au Maroc est produite par le charbon. Sagissant justement de la facture énergétique, qui est jugée excessive par rapport aux données actuelles du tissu industriel, la consommation a atteint 12 MTEP, en 2004, sans compter 3 MTEP en bois. Utilisée essentiellement dans la production des biens et dans le secteur des services, lélectricité souffre encore du faible taux de consommation par habitant. Daprès les statistiques émanant de la Fédération de lEnergie, cette consommation est insignifiante du moment quelle ne dépasse pas 480 kw/h par habitant. Dans le monde rural, le bilan de la consommation énergétique pourrait être lu de manière plus optimiste. Avec une électrification accrue attendue en 2007, lélectricité pourrait savérer comme un moyen utile pour combattre les désagréments liés à la déforestation ou à la sécheresse. Dun autre point de vue, la libéralisation du secteur énergétique nécessite, a priori, une réelle restructuration et régulation des secteurs pétrolier et électrique, avec lémergence dune industrie gazière qui serait en mesure daccompagner ces deux filières. Cest ainsi que dimportants projets énergétiques ont pu être financés au Maroc sans avoir nécessité de fonds publics émanant du Budget de lEtat. Dailleurs, les chiffres publiés par la Fédération de lEnergie enseignent paradoxalement que lEtat sappuie sur le secteur énergétique pour la consolidation de ses ressources fiscales avec un montant de 12 milliards de DH au titre de la TVA et de la redevance sur le gaz naturel, sans omettre la TIC.