Siham Ramli, directrice de la communication et des relations internationales au sein de l'ACAPS L'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, ACAPS, réunit les régulateurs de la région Mena à Marrakech à l'occasion de la quatrième conférence de l'Union arabe des contrôleurs d'assurances (Auiric). L'assurance inclusive, l'un des sujets phares du moment pour le secteur, fera l'objet d'une attention toute particulière, selon Siham Ramli, directrice de la communication et des relations internationales au sein de l'ACAPS.
Propos receuillis par Badr Chaou
Finances News Hebdo : Quels sont les membres qui ont pris part à cette 4ème édition de l'AUIRC ? Siham Ramli : Auirc est l'acronyme anglais pour Arab Union of Insurance Regulatory Commissions. Il s'agit de l'Union des régulateurs et des superviseurs d'assurance de la région Mena (Afrique du Nord et Moyen- Orient). Cette instance, qui a vu le jour en 2007 à Amman (Jordanie), est venue répondre à un besoin de coordination et de coopération entre les régulateurs de la région Mena. Elle vise à renforcer la coopération entre les membres, à promouvoir la transparence et les meilleures pratiques dans le secteur des assurances dans la région. Pour la réunion des membres tenue à Marrakech le 4 décembre, en marge de la 4ème conférence de l'Auirc, près d'une dizaine de pays ont été représentés (Emirats Arabes Unis, Tunisie, Jordanie, Palestine, Egypte, Sultanat d'Oman, Soudan, Arabie Saoudite, Maroc…).
F.N.H. : Quelles sont les thématiques phares ayant été soulevées lors de cet évènement ? S. R. : La Conférence de l'Auirc, qui s'est tenu le 5 décembre, a pu réunir les régulateurs et opérateurs des secteurs de l'assurance de la région Mena et de l'international. La conférence a connu également la participation de panélistes et d'experts arabes et internationaux, dont des représentants de l'Association internationale des contrôleurs d'assurances (AICA – International Association of Insurance Supervisors IAIS) ou encore de l'Access to Insurance Initiative. L'édition de Marrakech a traité de la thématique : «Les défis de la régulation du secteur des assurances dans la région Mena» (Challenges of regulation of the insurance industry in the Mena region). Trois panels, ayant connu la participation d'intervenants de haut niveau ont pu aborder les questions sur les défis et opportunités du secteur dans la région, la supervision et les facteurs de développement des marchés et enfin l'éducation assurantielle et la protection des assurés.
F.N.H. : Y'a-t-il eu des conventions ou des partenariats signés en marge de cette édition? S. R. : A proprement parler, il n'y a pas eu de conventions ou de partenariats signés lors de cette édition. Toutefois, les membres de l'Union entérineront ont signé le règlement intérieur et le règlement financier de l'Union afin de boucler le processus de mise en place des dispositifs de fonctionnement interne de l'Union. Suite à cela, l'Union sera dotée de l'ensemble des moyens et ressources nécessaires à son bon fonctionnement.
F.N.H. : Comment le sujet de l'assurance inclusive est-il perçu par le comité de l'Auirc ? S. R. : L'Assurance inclusive est un sujet commun de préoccupation des régulateurs de la région. L'un des indicateurs utilisés pour évaluer la pénétration et l'étendue de l'assurance dans l'économie d'un pays est le taux de pénétration de l'assurance, qui est le ratio entre le chiffre d'affaires réalisé par le secteur (les primes) sur le produit intérieur brut du pays. Il est important de noter que cet indicateur pour la région Mena avoisine les 1,7% contre une moyenne de 6% dans le monde (le Maroc étant à 3,78% à fin 2018). Le niveau bas de la pénétration de l'assurance dans la région est la preuve qu'il faut imaginer et concevoir une nouvelle approche de l'assurance prenant en compte les besoins et la demande d'une population qui, jusqu'à aujourd'hui, est non intégrée et exclue du marché de l'assurance. L'assurance inclusive est aujourd'hui une réponse aux besoins de couverture de cette population. Dans ce sens, un workshop spécifique a été programmé pendant la première journée de travaux de la conférence à Marrakech. Il a été organisé en collaboration avec l'Access to Insurance Initiative, l'organisme en charge de la mise oeuvre et de l'implémentation des standards et des normes internationales édictées par l'Association internationale des contrôleurs d'assurance (AICA – International Association of Insurance Supervisors) sur les volets liés à l'assurance inclusive. Lors de ce workshop, les principes et les concepts de l'assurance inclusive ont été présentés ainsi que les retours d'expérience de quatre pays : l'Egypte, le Ghana, la Tunisie et le Maroc.
F.N.H. : Y a-t-il un programme de travail commun entre les membres en vue d'encourager l'éducation financière dans la région ? S. R. : L'éducation financière est une préoccupation majeure pour l'ensemble des autorités de régulation. En effet, l'éducation financière permet de doter les consommateurs de suffisamment de connaissances pour leur permettre de pouvoir faire des choix avisés et de mieux connaître leurs droits et obligations. Elle constitue un axe stratégique dans la mise en oeuvre des actions de protection des assurés poursuivies par les régulateurs. Par ailleurs, en vue de mettre en place et d'implémenter un secteur d'assurance plus inclusif, il est nécessaire de sensibiliser et d'éduquer les consommateurs et les citoyens sur les offres et leurs besoins en matière de couvertures assurantielles. Dans le cadre des échanges et des discussions tenus lors de la conférence, l'éducation financière, et plus particulièrement l'éducation assurantielle, sera traitée. Tout d'abord dans le cadre du workshop sur l'assurance inclusive, qui organisé au profit des régulateurs en marge de la conférence, et durant le troisième panel de la conférence qui a vu la participation de la Secrétaire générale de l'Access to Insurance Initiative, aux côtés d'éminents responsables et experts des régulateurs d'assurance de la région.