Le fonds souverain norvégien, le plus gros au monde, va pouvoir se désinvestir de 95 compagnies pétrolières dans lesquelles il possède aujourd'hui 5,4 milliards d'euros, a annoncé mardi soir le ministère des Finances. Le fonds, lui-même alimenté par les revenus pétroliers de l'Etat et doté de 1,1 billion de dollars d'actifs, prône une sortie intégrale du secteur pétrolier afin de réduire l'exposition de la Norvège à la chute à long terme des prix du pétrole. Le gouvernement a opté pour un désinvestissement sensiblement plus modeste en le limitant aux compagnies exclusivement tournées vers l'exploration et la production d'hydrocarbures, épargnant ainsi les majors comme ExxonMobil, Total ou BP, aux activités diversifiées. Mardi soir, le ministère des Finances a précisé les contours de ce désengagement qui s'inspirera de la catégorie "producteurs de brut" l'indice FTSE Russell. La décision concerne 95 compagnies dans lesquelles le fonds détenait environ 54 milliards de couronnes norvégiennes à la mi-septembre, a-t-il indiqué dans un communiqué, sans fournir de liste nominative. Ce désengagement se fera progressivement et sur une longue période en fonction des conditions du marché, a-t-il précisé. Même si elle est dictée par des considérations exclusivement financières, la perspective de son désengagement du secteur pétrolier a été saluée par bon nombre de défenseurs de l'environnement. La Norvège est le deuxième producteur européen de pétrole et de gaz après la Russie et son fonds d'investissement investit dans des actions, des obligations et des biens immobiliers étrangers.