Après le retrait de ses placements de plusieurs entreprises dont les secteurs d'activité se contredisant avec ses règles d'éthique fixées par le gouvernement, la Norvège vient de prouver qu'elle a de la suite dans les idées. En effet, le pays scandinave a annoncé l'arrêt des investissements de son fonds souverain géant dans 17 entreprises cotées du secteur du tabac, parmi lesquels figurent Altria, Lorillard, Philip Morris et British American Tobacco (BAT). «Nous avons adopté une règle qui exclura toute production de tabac, sans considération du pourcentage de l'activité que représente cette production», a annoncé mardi le ministre des Finances norvégien. «La cession des titres de ces entreprises est désormais achevée». En avril dernier, la ministre des Finances d'alors, Kristin Halvorsen, avait proposé d'inscrire l'industrie du tabac sur cette liste noire, une proposition qui avait reçu l'aval du Parlement. D'autres entreprises également impliquées, même à la marge, dans la production de tabac pourraient venir s'ajouter à la liste des groupes bannis, a prévenu le ministère. Ca serait là un secteur de plus qui s'ajouterait aux autres secteurs que la Norvège avait abandonné auparavant. Des secteurs dont les entreprises produisent des armes nucléaires ou des bombes à sous-munitions, ou bien dont l'activité dégrade l'environnement ou contrevient aux droits de l'homme ou à ceux des salariés. Des enjeux financiers importants Le fonds de pension public norvégien est considéré en tant que un des plus gros fonds souverains au monde. Ce fonds d'environ 315 milliards d'euros, investit les revenus pétroliers et gaziers de la Norvège dans les marchés étrangers d'actions et d'obligations, il détient plus de 1% de l'ensemble des actions mondiales. Quant à la valeur des titres cédés par le fond (une part de 1,3% de British American Tobacco (600 millions d'euros), 0,5% de Philip Morris (405 millions d'euros) et 1,3% d'Imperial Tobacco (295 millions d'euros), la banque centrale préfère jouer la carte de la discrétion. Mais, selon les calculs de Reuters, elle atteignait 14,6 milliards de couronnes norvégiennes (1,80 milliard d'euros) fin 2008. Les données pour 2009 n'ont pas encore été publiées.