Une dynamique commerciale soutenue au premier semestre. Forte hausse du coût du risque. A la tête de CIH Bank depuis 3 mois, Lotfi Sekkat compte s'inscrire dans la continuité.
Par D.W Finance Maroc - CIH Bank : Dynamisme commercial impressionnant Une agressivité commerciale soutenue : c'est principalement ce qui ressort des indicateurs de CIH Bank au titre du premier semestre. La banque a ainsi multiplié l'offre de services destinés à la clientèle, déployé un nouveau dispositif d'agences mobiles et initié de nouveaux partenariats afin de développer des points de «cash» et implanter de nouveaux GAB. Ce dispositif, qui a été soutenu par l'ouverture de 10 nouvelles agences, a été payant. CIH Bank a pu placer 535.000 produits au premier semestre et capter plus de 335.000 nouveaux clients, portant sa base à plus d'un million de clients actifs. Cette forte dynamique commerciale s'est fortement ressentie sur les ressources consolidées. Les dépôts clientèle ont ainsi augmenté de 18,3% à 40,6 Mds de DH entre juin 2018 et juin 2019, traduisant une progression des dépôts à vue de 11% et des dépôts à terme de 40,4%. La banque compte néanmoins lever le pied sur les dépôts rémunérés. «Nous avons mené une politique accommodante pour toucher une certaine cible de la clientèle. Maintenant que notre objectif est atteint, nous allons gérer cela autrement à l'avenir», promet Lotfi Sekkat, PDG de CIH Bank, qui présentait récemment à la presse et aux analystes, avec son équipe, les réalisations au premier semestre. En face, les crédits consolidés suivent la même tendance haussière, s'appréciant de 14,5% à 49,5 Mds de DH. La structure des encours à ce niveau fait ressortir la poursuite de la réduction de l'exposition au secteur immobilier. Les crédits immobiliers représentent en effet 55,4% de l'encours total à fin juin 2019 contre 64% un an auparavant, alors que les crédits hors immobilier (44,6%) enregistrent une forte augmentation de 41% pour s'établir à 22 Mds de DH.
Finance Maroc - CIH Bank : Indicateurs financiers Le produit net bancaire consolidé s'inscrit en hausse de 6,8% à 1,2 Md de DH. Il bénéficie, entre autres, de «l'appréciation du résultat des opérations de marché», fait savoir le management. Le résultat d'exploitation enregistre pour sa part un repli de 25% à 238,5 MDH, à cause notamment des frais généraux et du coût du risque qui augmentent respectivement de 14,5 et 52%. Le taux du coût du risque consolidé se situe à 0,33%, et «reste dans le standard du marché». Cette hausse du coût du risque a fortement grevé le résultat net part du groupe qui, au final, ressort à 151 MDH, en retrait de presque 48% par rapport à fin juin 2018. «Il faut savoir que l'année dernière, l'opération d'assainissement de compte que nous avons menée a eu un impact positif de 100 MDH sur le résultat net», explique Sekkat, précisant qu'une telle opération «n'a pas été reconduite pour cet exercice». Par ailleurs, ajoute-t-il, «nous avons volontairement choisi de ne pas étaler la charge du coût du risque dans le temps».
Rappelons, à ce titre, que CIH Bank dispose encore d'un matelas de récupération dans le cadre des dossiers historiques. «Le dénouement de certains dossiers pourrait impacter positivement les résultats au titre du second semestre», assure Sekkat. A noter que le taux de créances en souffrance (8,20%) baisse de 10 points de base par rapport à décembre 2018. Pour sa part, sur base consolidée, le ratio de solvabilité reste stable à 16,16% sur la même période, avec un tier one de 8,01%. Au niveau des comptes sociaux, CIH Bank dégage un PNB en hausse de 4,1% à 987 MDH, tandis que le résultat d'exploitation se situe à 276,3 MDH, soit un accroissement de 2,6%. In fine, le résultat net s'établit à 200 MDH, en diminution de 13,5%. ◆
Encadré Finance Maroc - CIH Bank : Le cap stratégique maintenu «Il n'y a pas d'inflexion dans la stratégie adoptée jusque-là par CIH Bank». C'est ce qu'a assuré Lotfi Sekkat qui, rappelons-le, préside aux destinées de la banque depuis le 4 juin dernier. «Nous nous inscrivons dans la continuité, avec comme objectifs d'attaquer de nouveaux marchés comme celui des Marocains du monde ou encore celui de l'Afrique, si d'éventuelles opportunités de développement se présentent», conclut-il.