Michel Hascoët, P. D. G. d'Axa Assurance Maroc. - Finances News Hebdo : A la veille de l'adoption du projet relatif à la finance islamique, est-ce que votre compagnie a procédé à l'examen en profondeur du marché domestique afin de bien cerner la demande et préparer une offre adéquate ? - Michel Hascoët : Nous n'avons pas procédé à une étude approfondie des besoins du marché marocain en terme de produits «Takaful». Cependant, nous suivons de très près l'évolution de ce dossier depuis quelques années et nous pensons avec d'autres experts qu'il existe un potentiel pour ce genre de produits. Au fond, connaître l'appétence des Marocains pour les produits «Takaful» est une étape assez simple à franchir. Actuellement, après la réglementation, on s'interroge sur les aspects opérationnels : le business model applicable au Maroc, la gouvernance et l'application de la Sharia, la fiscalité, le marché des capitaux (Sukuk), les compétences, etc.. - F. N. H. : Les responsables envisagent, dans le cadre du Takaful, de commencer par les assurances des personnes, l'assurance vie... Cela est-il possible ? Selon les expériences internationales, il est préférable de commencer par les assurances dommages, automobile... - M. H. : Effectivement, le projet d'amendement du code des assurances prévoit une assurance «Takaful» uniquement pour les assurances de personne. Nous pensons que c'est une démarche pragmatique qui permet de mieux maîtriser la mise en oeuvre. En effet, avec les assurances vie, on peut accompagner les produits bancaires déjà ou en cours de commercialisation (cas des assurances décès emprunteurs). Cette expérimentation nous permettra également de mieux appréhender tous les aspects opérationnels : volet produits, volet distribution, volet gestion d'actifs (instruments financiers islamiques) ainsi que le volet gouvernance et conformité avec la Sharia.