La filiale du Crédit Agricole SA muscle son dispositif dédié au segment de la clientèle privée. Une agence 100% Banque privée vient d'ouvrir ses portes à Rabat.
Par A. Elkadiri
L'offensive du Crédit du Maroc dans le segment de la Banque privée se poursuit. Après Casablanca et Marrakech, c'est au tour de Rabat d'accueillir une agence exclusivement dédiée à la clientèle «privée» du CDM. Il faut dire que la banque privée est une activité génératrice de marges sur commissions importantes. Elle constitue surtout un levier de développement formidable pour la banque, dans son ensemble, à en croire Baldoméro Valverde, président du Directoire du CDM. «Par exemple, la banque privée représente près de 50% de la collecte d'assurance vie depuis le début de l'année», explique-t-il. Ce dernier s'exprimait lors de la 7ème édition du Café-CDM, qui s'est déroulé dans les locaux de la nouvelle agence banque privée à Rabat, un bâtiment au style épuré et cosy, situé sur la très prisée avenue Mohammed VI (ex-route des Zaërs) de la capitale, et exclusivement dédié au conseil de la clientèle «privée» (l'absence de guichet bancaire et de caisse en témoigne). La filiale marocaine du Groupe Crédit Agricole SA nourrit de grandes ambitions dans cette activité : «nous voulons faire de la banque privée une banque de référence. En faire une vitrine de l'excellence opérationnelle de Crédit du Maroc», indique Ahmed Debbaghi, directeur Crédit du Maroc Banque privée. En termes d'objectifs, CDM espère conquérir une part importante de la clientèle à fort patrimoine que compte le Maroc. Une population difficile à estimer avec précision, fautes de données. Toujours est-il que le management de la banque espère parvenir à un portefeuille de 2.500 clients d'ici 6 à 8 mois. Quant au ticket d'entrée, il est «grosso-modo» de 2 millions de dirhams, même si du côté de CDM, on assure qu'on ne sera pas très regardant sur cet aspect-là. «Nous ne voulons pas nous enfermer là-dessus», explique Gérard Biessy-Bonnet, Directeur général adjoint en charge de la Banque du réseau.
L'expertise du géant Crédit Agricole SA Pour percer dans ce segment qui, à en croire Valverde, est un élément essentiel dans la stratégie du CDM, la banque compte mettre à profit l'expertise de sa maison-mère en matière de gestion de patrimoine. En effet, le Crédit Agricole SA, l'une des banques les plus importantes du continent européen, dispose de plusieurs marques de renom spécialisées dans ce type d'activité : LCL Banque privée qui compte 50.000 clients, CA Banque privée qui en revendique 150.000, Amundi, premier Asset manager européen avec 1.400 milliards d'euros d'actifs sous gestion, ou encore Indo-Suez, qui gère les plus grandes fortunes dans le monde. Ce qui fait dire à Gérard Biessy-Bonnet que la banque privée du CDM s'inscrit dans un écosystème beaucoup plus large. Outre l'expertise éprouvée de la maison-mère, et la mutualisation des moyens, CDM Banque privée s'appuie sur 3 piliers pour réussir son pari : proximité géographique, expertise humaine, mais aussi performance digitale. Les conseillers Banque privée bénéficient d'un parcours d'intégration personnalisé, de formation continue, pour développer leurs compétences en gestion de patrimoine, en gestion de la relation sur-mesure avec le client, et par l'établissement de stratégies d'optimisation et de transmission. «Les conseillers doivent inscrire leur action dans la durée, établir un lien de confiance avec le client, assurer la discrétion requise, etc. Je dis souvent à mes conseillers que vous n'êtes pas des vendeurs d'OPCVM, mais des architectes pour construire une stratégie patrimoniale avec le client», insiste Gérard Biessy-Bonnet.
Des services haut de gamme Sur le plan des services, la Banque privée du Crédit du Maroc repose sur une offre riche, censée répondre aux exigences de la clientèle. Elle inclut un service de banque au quotidien. Les clients de la Banque privée ont également accès à des produits tels que l'Assistance Internationale Premium ou encore l'Assurance Liberis Patrimoine Premium, une assurance vie adaptée aux exigences d'une clientèle privilégiée. Cette gamme est amenée à s'enrichir en produits de placement spécifiques, tels que les dépôts à terme à taux progressif ou la gestion dédiée d'OPCVM. Les équipes de la direction de la Banque privée travaillent également, de concert avec l'Office des changes, à la création de produits de placement à l'échelle internationale. Cette nouvelle gamme de produits vise à mieux accompagner les clients de la Banque privée dans leurs placements de fonds à l'étranger. Sur ce point précisément, Valverde se veut parfaitement clair : «Nous serons intransigeants sur les règles de conformité. Il n'y aura pas de hors-piste par rapport à la réglementation». ◆