Immogallery (à partir du 11 avril à Casablanca) est le premier salon de standing organisé par la Fédération nationale des promoteurs immobiliers. Les 22 exposants répondent à des critères stricts de professionnalisme et de transparence.
Par C. Jaidani
Défiant un climat économique plutôt morose, les promoteurs continuent à promouvoir, vaille que vaille, l'immobilier. Dans ce cadre, une vingtaine de professionnels du secteur émanant de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) ont décidé d'organiser Immogallery, le premier salon de standing à Casablanca. «L'événement propose des offres diversifiées et adaptées à tous les besoins. L'exposition regroupe aussi les organismes de crédit et autres professionnels et experts du secteur. Les visiteurs peuvent recueillir des conseils personnalisés et mieux affiner leur projet. Ils ont la possibilité de dénicher la meilleure offre», indique Taoufik Kamil, président de la FNPI. Pour soigner l'image de marque de la profession, écornée, il est vrai, ces dernières années par des intervenants peu scrupuleux, les organisateurs ont procédé à une sélection très stricte des exposants. «Nous avons reçu beaucoup de demandes mais finalement nous n'avons retenu que 22 exposants, notamment ceux qui répondent aux critères exigées», précise Kamil. «Le critère le plus important est que le projet soit réellement de standing, tel que défini par notre fédération, et qu'il réponde aux quatre critères retenus, notamment la transparence de l'opération de vente, la sécurité, le confort et la durabilité», précise pour sa part Rachid Khayyati Housseini, vice-président de la FNPI. Organisé du 11 au 14 avril, Immogallery propose une panoplie de projets sur tout le territoire national. Excepté le logement social, l'offre englobe le moyen standing, le segment de luxe, le balnéaire, le résidentiel ou encore le lotissement de terrains à bâtir. La présentation du salon à la presse a été l'occasion pour les organisateurs de débattre de la situation du secteur.
«Baisser les prix ?» : c'est non S'agissant des prix qui résistent en dépit de la crise qui secoue le secteur, les responsables de la FNPI ont été très clairs sur le sujet. «Les prix de l'immobilier ont connu plusieurs corrections. La plus importante est celle de 2012. Actuellement, les promoteurs ne peuvent pas vendre en deçà de ce qu'ils proposent, sinon ils risquent d'enregistrer des pertes. Nous sommes tout le temps pointés du doigt alors que nous aussi sommes victimes des politiques de la ville défaillante», indique Driss Nokta, vice-président de la FNPI. Dans le même ordre d'idées, Kamil a ajouté que «la rareté du foncier est la principale contrainte de notre profession. A travers certaines mesures comme la construction en hauteur, on aurait pu réduire le coût de production. Il faut aussi revoir la fiscalité du secteur qui reste très pénalisante. Comparativement à d'autres pays, nous accusons une forte pression à ce niveau. Pour leur part, les matériaux de construction sont très chers si l'on se réfère au niveau de la région et même avec les pays développés». Les responsables de la Fédération rétorquent aussi que la hausse des prix est due également à l'intrusion de personnes n'ayant aucun lien avec la profession immobilière et qui ont largement faussé le marché. Pour soigner leur image auprès de l'opinion publique et donner un nouvel élan à leur activité, les professionnels du secteur souhaitent organiser et structurer leur métier. Ils ont proposé d'instaurer un statut du promoteur qui comporte des critères bien définis et un cahier des charges précis. «Le but de cette initiative est de mettre à niveau notre secteur, qui a été impacté par des intrus qui ne disposent ni des capacités techniques ni financières pour exercer le métier. Ces gens ont terni notre image, ils sont avides de gain facile au mépris de la qualité. Nous voulons privilégier la transparence et délimiter les sphères de responsabilité», affirme Nokta. Les responsables de la FNPI assurent qu'en aucun cas une telle disposition a pour objectif d'exclure les petits promoteurs mais elle vise surtout à réglementer la profession. Cela permettra aux interlocuteurs, notamment les autorités, d'avoir confiance et de s'assurer de la bonne gouvernance des projets. ◆
Des tables-rondes au programme Les organisateurs tablent sur Immogallery pour non seulement être un lieu d'exposition et donc faire des affaires, mais aussi (surtout) comme un espace de débat. A cet égard, des associations de protection des consommateurs ont été invitées à participer aux échanges lors des tables-rondes. Dans ce cadre, un riche programme est prévu au cours du salon. Trois thématiques seront abordées. La première a trait au professionnalisation de l'immobilier à travers la labellisation. La deuxième concerne le second œuvre et la finition. Il est question de passer en revue les solutions de second œuvre, du revêtement ou équipements qui assurent qualité, confort et sécurité. Quant à la troisième, elle s'attèle à analyser le nouveau modèle de développement urbain.