En 2018, BMCI a dégagé une bonne rentabilité malgré le contexte. Toutes les lignes de métier gagnent des parts de marché.
Par Y.S
Le secteur bancaire national est parsemé d'embûches : taux bas, resserrements règlementaires, créances en souffrance… Mais dans cette configuration délicate, BMCI ne se laisse pas prendre à contre-pied. La banque a su jongler avec ses différents métiers pour dégager du profit, et surtout assurer une croissance durable pour ses actionnaires. La philosophie de la filiale de BNP Paribas ne change pas : «financer l'économie marocaine», comme n'a cessé de le rappeler Laurent Dupuch, président du Directoire de la BMCI, lors de la présentation des résultats annuels. Un propos confirmé par une nouvelle production de crédits amortissables en 2018 de 12 Mds de DH, et des gains de parts de marché dans tous les métiers (leasing, factoring, offshore…etc). Le PNB, équivalent du chiffre d'affaires, s'est stabilisé autour de 3 milliards de DH en 2018 (+0,4%). «Notre PNB est impacté par un effet taux négatif, contrebalancé par un effet volume positif», explique Dupuch. Le président apporte toutefois une nuance à son analyse, indiquant que le PNB corrigé du coût du risque consolidé, est l'indicateur à prendre en compte. Car, c'est ce qui permet à la banque de réaliser des investissements, de payer ses frais généraux et de faire du résultat in fine. Ce solde ressort ainsi en progression pour la quatrième année consécutive (+2,3% en 2018).
Synergies Chez BMCI, l'année 2018 a connu la création d'une nouvelle direction regroupant les lignes de métier Corporate, Retail et crédit à la consommation. Ce nouvel ensemble, dénommé «La banque commerciale», facilite les synergies inter-métiers, l'accompagnement adapté et personnalisé à l'ensemble des besoins et une contribution significative au financement de l'économie. La banque note dans ce sens 2,3 Mds de DH de déblocages pour les secteurs public et privé, dans le cadre du remboursement des crédits de TVA sur l'Etat. Les autres métiers performent également. L'offshore a dégagé des revenus en hausse de 28%, avec des crédits court terme et moyen/long termes en progression de 11% et 32% respectivement. Sur les crédits à la consommation, la production est en amélioration de 12%, alors que les encours moyens ont gagné 13% entre 2017 et 2018. Ainsi, BMCI voit sa part de marché améliorée à 5,9% en 2018. «Tous nos métiers sont en gain de parts de marché cette année», synthétise Idriss Bensmail, Directeur général adjoint en charge des métiers du commerce.
Croissance continue de la banque privée Dans la banque privée, BMCI a poursuivi sa dynamique de croissance. Une belle année 2018, «couronnée par la distinction de meilleure Banque Privée au Maroc en 2019», se félicite le management. En effet, les synergies avec le Corporate à travers le déploiement d'un nouveau dispositif commercial, et celles provenant du retail, grâce au renforcement de l'animation de proximité, ont facilité la croissance sur ce métier. Résultat des courses : la base des clients s'est élargie de 11% et les actifs sous gestion ont augmenté de 24%, ce qui a permis à la banque de dégager un PNB en hausse de 15% sur cette branche. BMCI ne compte d'ailleurs pas s'arrêter en si bon chemin. Elle a identifié 3 leviers de croissance pour renforcer son positionnement sur ce métier. Il s'agit de la revue de l'expérience client, l'innovation et le digital. «C'est un métier qui se consolide. Malgré l'environnement de taux bas, nous sommes à la recherche de nouveaux supports de placement pour nos clients. Nous développons des offres spéciales, notamment en Asset management via des fonds diversifiés», résume Rachid Marrakchi, Directeur général de la banque. ◆
Une offre automobile peaufinée BMCI veut accélérer dans le segment automobile. Elle compte équiper ses agences par des corners, avec des experts spécialisés dans le financement des véhicules aux particuliers. Un «one-stop shop» qui viendrait booster ce segment de crédit. Pour l'heure, 8 corners sont déjà installés et seront ouverts prochainement.