Le prochain plan stratégique démarrera en 2020. La banque va investir 1 Md de DH sur 4 ans pour plus d'efficacité commerciale et opérationnelle.
Par Adil Hlimi
Crédit du Maroc, qui fête ses 99 ans au Maroc, a fait preuve d'un dynamisme commercial remarquable en 2018. Tous les métiers progressent. Les crédits à la clientèle évoluent de 4,8% à 41 Mds de dirhams par rapport à fin 2017, alors que les créances en souffrance reculent de 12,6%. Dans l'épargne, la collecte globale augmente de 5,2% à 51 Mds de dirhams, pour des ressources à vue en hausse de 4,8%. CDM augmente naturellement ses parts de marché avec une croissance plus rapide que la moyenne du marché. Le produit net bancaire consolidé est en hausse de 5,4% à 2,3 Mds de dirhams. La marge nette d'intérêt augmente de 4,2% à 1,7 Md de DH. La marge sur commissions s'accroît de 9,3% à 400 MDH, alors que le résultat des opérations de marché se renforce de 8,3% à 191,6 MDH, grâce à la bonne tenue de l'activité change. Les métiers spécialisés augmentent leur PNB de 10,4%. Crédit du Maroc Assurances affiche un PNB en hausse de 17,3% par rapport à fin 2017. Cette progression est le résultat de la bonne dynamique commerciale dans les branches épargne et dommage. Crédit du Maroc Banque Offshore voit, quant à elle, son PNB progresser de 79,7% sous l'effet de la croissance des crédits distribués. Crédit du Maroc Patrimoine génère un PNB en hausse de 3,4%, soutenu par la hausse des volumes gérés en OPCVM. Dans l'ensemble, le RBE consolidé s'améliore de 5,5%, alors que le coût du risque baisse de 26,9%. Ceci se traduit sur le RNPG, avec une progression rapide (+61,2%) à 589,2 MDH. Hors éléments exceptionnels liés au lancement du nouveau projet de siège social, le RNPG évolue de 39,3% à 508,8 MDH.
La banque se réinvente Le management consacrera les premiers mois de 2019 à la finalisation du prochain plan stratégique qui démarrera en 2020 et nécessitera 1 Md de DH d'investissements sur 4 ans. «Crédit du Maroc 2022 n'aura rien à avoir avec CDM 2019», promet son président du Directoire, Baldomero Valverde. «On veut changer de dimension sur la conquête», ajoute Valverde pour qui l'efficacité commerciale et opérationnelle sont les clés du développement futur. Bancassurance, banque privée ou encore Corporate banking sont les fers de lance de cette stratégie. Sur le plan opérationnel, la refonte des systèmes d'information pour accroître la productivité et l'agilité du groupe devront consommer une bonne partie des budgets d'investissement. La banque met également «l'agence du futur» au cœur de sa stratégie. Le management parle d'un meilleur dispositif distributif orienté digital. A tout cela s'ajoute le projet du nouveau siège, symbole du renouveau. «Crédit du Maroc va changer de moteur, de siège et de réseau», souligne Baldoméro Valverde. Il est encore tôt pour chiffrer les impacts de ces investissements sur la profitabilité. Mais la banque assure que l'amélioration de la situation financière est au cœur du dispositif. Le Directoire proposera la distribution d'un dividende unitaire de 8 dirhams contre 7 DH en 2017. Faible rendement en absolu, mais dans la moyenne du secteur. Karim Diouri, DGA en charge des Finances, prône la sécurité, étant donné le calendrier réglementaire qui attend le secteur et qui peut peser sur les fonds propres. Les investissements prévus expliquent sans doute aussi cette rétention. ◆
Le nouveau siège pour 2021 Le calendrier du siège de Crédit du Maroc se précise : le management l'a promis pour le premier trimestre 2021. D'un investissement de 300 MDH, il sera en partie financé par la cession réalisée fin 2018 des deux tiers du terrain où il sera construit. Situé en plein cœur du boulevard Anfa à Casablanca, le nouveau «visage» du Crédit du Maroc sera édifié sur une superficie de 13.000 m2, avec 2 sous-sols. Ce R+7 regroupera 4 filiales du groupe que sont CDMLF, CDMA, CDMC et CDMP, et donc le personnel réparti actuellement sur 6 sites. Il pourra abriter 800 postes de travail.