Le haut-commissariat au Plan (HCP) a présenté mercredi le budget prévisionnel de l'exercice 2019. Principal enseignement : la croissance du PIB pour 2019 n'a pas été revue à la baisse, comme on pouvait le craindre, par rapport à la prévision établie par le même HCP en juin 2018. L'économie nationale devrait afficher pour cette année un taux de croissance de 2,9% (après 3% en 2018 et 4,1% en 2017). Le HCP prévoit par ailleurs une décélération de l'inflation, exprimée par le niveau général des prix, de 0,8% en 2017 à 1,6% en 2018 avant de revenir à 1,2% en 2019. Sur le plan des équilibres macroéconomiques, le HCP a fait les prévisions suivantes : * Rigidité à la baisse du déficit commercial, se situant à près de 18,3% du PIB en 2018 et 18,1% en 2019; * Baisse du taux d'épargne nationale à 27,7% du PIB en 2019 au lieu de 28% en 2018 et 28,9% en 2017; * Aggravation du besoin de financement de l'économie, passant de 3,7% du PIB en 2017 à 4,5% en 2018 avant de s'alléger à 4,3% en 2019; * Déficit budgétaire contenu à 3,9% en 2018 et à 3,7% en 2019; * Légère accentuation du taux d'endettement global, passant de 82% du PIB en 2017 à 82,2% en 2018 et à 82,5% en 2019. Celui du Trésor augmenterait de 65,1% du PIB en 2017 à 65,8% en 2018 et à 66,1% en 2019. Le ralentissement de la croissance économique en 2019 devrait se traduire par de faibles créations nettes d'emploi. Néanmoins, avec une légère baisse du taux d'activité, le taux de chômage atteindrait 10,1% au lieu de 10% en 2018 et 10,2% enregistré en 2017. L'investissement commence à marquer un essoufflement significatif, sa moyenne annuelle s'inscrit dans une tendance baissière, passant à près de 32,2% entre 2018 et 2019, après avoir été de l'ordre de 33,5% pendant la période 2010-2017. Le gap entre l'épargne intérieure et le taux d'investissement resterait, cependant, élevé, enregistrant une moyenne de 10% du PIB entre 2018 et 2019, au lieu de 11,8% en moyenne durant la période 2010-2017. Les perspectives économiques nationales pour l'année 2019 du HCP prennent en considération, en plus des nouvelles dispositions de la loi de finances 2019, en matière de dépenses d'investissement, de fonctionnement et de compensation, les hypothèses afférentes aux nouvelles tendances de l'environnement national et international. Ces prévisions se basent également sur la réalisation d'une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2018-2019 et une consolidation des activités des autres cultures et celles de l'élevage. Elles supposent une hausse de 3,6% en 2019 de la demande mondiale adressée au Maroc, d'un redressement de près de 3% des transferts des MRE, de la progression de 4% des recettes touristiques et de la consolidation du rythme d'accroissement des investissements directs étrangers de 10%.