L'offre ne suit pas la demande. Le foncier de plus en plus rare. "Le foncier dans le segment de l'immobilier d'entreprise se fait de plus en plus rare et les intervenants manquent de visibilité sur l'offre et la demande», déclare Mohamed Charif Houachmi, président de l'Observatoire de l‘immobilier d'entreprise. S'ajoute à cela le ralentissement économique qui se fait sentir. Les professionnels du marché parlent d'une baisse des transactions dans l'immobilier. Particulièrement pour ce segment qui demeure intéressant du fait qu'il est étroitement lié à l'activité économique du pays. D'autre part, les professionnels déplorent la non-adéquation de l'offre dans ce segment. L'immobilier d'entreprise a bénéficié, entre 2005 et 2009, d'investissements dans des immeubles dédiés aux professionnels, en offrant des plateaux entièrement équipés. Cependant, le tissu économique marocain est principalement composé de petites entreprises dont l'effectif ne dépasse pas 50 personnes. Par conséquent, elles se contentent d'une superficie beaucoup plus réduite que celle destinée aux plateaux de bureaux. L'appréciation erronée des besoins de cette catégorie d'entreprises a créé un décalage entre l'offre et la demande puisque la majorité de ces entreprises n'en est pas satisfaite, ce qui les pousse à s'installer dans des appartements transformés en bureaux ou en locaux commerciaux. «Et même si l'offre répond aux critères des entreprises, généralement le prix ne suit pas. A part les grandes entreprises, rares sont celles qui osent acheter ou louer des plateaux de bureaux. Le prix proposé est exorbitant, les investisseurs tablent sur l'emplacement, l'aménagement et sur le facility management pour justifier leur prix; de ce fait, seules les grosses boîtes investissent dans des locaux professionnels de cette catégorie», déclare une consultante. En revanche, les entreprises marocaines se développent et s'alignent de plus en plus sur les standards internationaux et cherchent des actifs bien situés , disposant de services , facilement accessibles et sécurisés. «Le marché local est demandeur de locaux conformes aux nomes vu la vétusté ou l'inadéquation des locaux existants», souligne Houachmi. En ce qui concerne l'investissement dans l'immobilier d'entreprise, le rendement moyen annuel net de frais de gestion est compris entre 8 et 15%, le rendement brut annuel peut atteindre les 20% dans certains quartiers en vogue à Casablanca (Racine, Gautier, La Colline). Mais il s'agit d'un investissement difficilement accessible pour l'investisseur particulier à cause de leur cherté et du professionnalisme des autres investisseurs (compagnies d'assurance, courtiers internationaux ...) . En moyenne, un immeuble d'entreprise est valorisé 8 à 12 fois le montant des loyers annuels. Ainsi, sa valeur est le fruit de l'offre et de la demande sur le marché locatif. Ceci dit, le marché de l'immobilier professionnel est sans doute un segment très rentable qui va connaître une croissance soutenue, boostée par une éventuelle reprise de la croissance de l'économie marocaine. Mais, gare au redémarrage. «Si à court terme les avantages et les inconvénients de la rareté de l'offre se contrebalancent, il en ira tout autrement à moyen terme, et lorsque le marché se réveillera, les entreprises n'auront pas grand-chose pour satisfaire leur appétit», nous explique un expert immobilier.